Live
Live

Film de Noboru Iguchi (2014)

Des longueurs, du gore, du fun, et des plans culottes de génie !

Après un étonnement bon Tomie Unlimited en 2011, j’avais un peu lâché la carrière de Iguchi Noboru. Il faut dire qu’après quelques films mieux que d’habitude, avec un rythme mieux géré, le petit fripon était reparti dans ces délires fauchés, mal branlés et pas toujours bien rythmés. Du coup, si Zombie Ass, lui aussi de 2011, m’avait fait rire, Dead Sushi m’avait déçu. Oui, c’était long, les gags étaient déjà vus dans d’autres films du réalisateur, ça tournait en rond, j’avais abandonné. Faire son sale gosse, c’est bien, mais des fois, évoluer et se renouveler, c’est mieux. Et au vu des projets suivants du réalisateur, j’avais sans doute raison. Nuigulumar Z (aussi appelé Gothic Lolita Battle Bear) a l’air assez gratiné dans la connerie, peu d’informations circulent sur Hentaidan ou sur Slavemen, mais les titres en disent long. Et puis, sortant de nul part, il y eu ce Live, qui a attiré mon œil. Des critiques pas si catastrophiques que ça, une intrigue en forme de thriller un peu gore, un gros paquet d’idoles dans le métrage et la fidèle Asami. Oui, j’étais prêt à me lancer, à revoir un film d’Iguchi. Et en lançant le film, première constatation, le bougre a l’air d’avoir eu plus de budget ici comparé à ces pitreries habituelles. C’est plutôt carré, plutôt bien éclairé, il y a des travellings, des plans de foules, une intrigue qui semble être en mouvement perpétuel. Oui, ça a l’air tout bon. Live serait-il alors dans la mouvance de Tomie Unlimited ? Plus sérieux, fait pour un studio, plus sombre. Et dans le fond, oui, Live, c’est tout ça, mais avec la touche Iguchi, à savoir de l’humour qui ne volera pas bien haut (mais qui va parfois fonctionner), des plans culottes d’une gratuité à se marrer, et du gore allant de l’effet pratique bien foutu au numérique bien dégueu.


Mais pour une fois ici, la plupart du temps, ça fonctionne, et d’ailleurs ça démarre cash. Après une courte introduction, Naoto reçoit le fameux coup de fil, sa mère est kidnappée, il a le livre Live entre les mains, et le voilà, avec une dizaine d’inconnus, à suivre le déroulement du livre pour sauver sa mère, mais également pour survivre. Il va donc devoir courir, trouver des armes, résoudre des énigmes, s’allier avec certains personnages, se méfier d’autres. On y croit, on rigole, le rythme va vite. On retrouve pas mal de têtes connues au casting, avec des habitués du cinéma d’Iguchi, pas mal d’idoles bien craquantes (on retrouve par exemple Morita Suzuka, aperçue dans un des rôles clés de Mutant Girls Squad), les plans culottes gratuits s’enchaînent à une vitesse frôlant le génie, et tout à coup, sans prévenir, paf, du gore débarque. Et là, Live se fait si généreux que si les techniques mélangent les effets pratiques bien réussis (devinez quoi ? Ils sont signés Nishimura Yoshihiro bien entendu) et les effets numériques (giclées de sang) bien dégueulasses, on veut lui pardonner. Les personnages courent, perdent leurs shorts (paf plan culottes), meurent de manière stupides, et l’ensemble fait sourire, rire parfois. Iguchi reste fidèle à lui-même, il fait son sale gosse, mais soigne son métrage un peu plus que d’habitude. Jusqu’à ce qu’arrivé à quelques morts bien graphiques, le réalisateur se décide (je ne sais pas s’il suit à la lettre le roman qu’il adapte, mais vu le style d’Iguchi hyper présent, je me doute qu’il prend des libertés) de donner du background à ses personnages, et tombe dans les travers habituels de son cinéma.


À savoir, des longueurs et des dialogues fleur bleue inutiles qui viennent casser le rythme. Et c’est dommage. Car Live, sans être un chef d’œuvre (faut pas pousser, on parle d’Iguchi), avait tout de l’excellent divertissement qui ne se prend pas au sérieux, tellement con qu’il en est rafraichissant. Mais non, Live dure bel et bien 1h45. Avec du développement de personnages et des flashbacks, tout ce qu’Iguchi ne maîtrise pas. Il semble y croire, mais ça ne marche pas. Heureusement, si ce genre de scènes s’intercalent dans le récit de manière régulière dans la deuxième partie du récit, Iguchi se fait plus généreux entre les deux par la suite, et regorge d’idées débiles. Des tueuses en rollers avec des arbalètes, une nana qui pète un câble avec des gants tronçonneuses (et ça va tronçonner), un combat de High Kick, un vélo qui tire des balles, des chaussures volées à Ichi the Killer (oui, avec lames tranchantes)… Oui, ça va loin, et ça le fait au final avec ce fameux esprit bon enfant qui fonctionne. Du coup, Live, c’est comme toujours bancal, mais c’est souvent parsemé d’idées folles, stupides et amusantes. Pour les fans d’Iguchi (ça existe ?), je recommande. Pour les autres, sachez dans quoi vous partez !


Pour ceux qui veulent des photos, ça se passe là : https://lovingmoviesfr.com/2017/09/19/live-de-iguchi-noboru/

Rick_D__Jacquet
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Cinéma asiatique (HK - Japon - Corée...), Films vus en 2017 et films vus en 2021

Créée

le 18 sept. 2017

Critique lue 222 fois

Rick Jacquet

Écrit par

Critique lue 222 fois

Du même critique

Suspicions
Rick_D__Jacquet
3

Le résultat final n’est pas convaincant

Sans attendre un chef d’œuvre, loin de là, j’attendais ce Exposed, anciennement appelé Daughter of God, métrage toujours sans date de sortie pour la France. Alors que j’attendais un film policier...

le 31 janv. 2016

11 j'aime

Cop Car
Rick_D__Jacquet
4

Que c'est loooooong !

Sur le papier, Cop Car a tout du polar un peu sombre, même s’il met en scène deux enfants de 10 ans. Surtout qu’à côté de ça, on retrouve Kevin Bacon, depuis peu habitué aux rôles de grands méchants...

le 25 août 2015

11 j'aime

Douce nuit, sanglante nuit 2
Rick_D__Jacquet
1

Le show d'Eric Freeman !!!!

Le premier Douce Nuit, Sanglante Nuit avait eu un petit succès, notamment lors de sa sortie en VHS, et un petit malin a du voir là une excellente occasion de se faire un peu plus d’argent. Les droits...

le 29 sept. 2015

7 j'aime