Le cinéma d’animation japonais montre l’étendue de son talent par la main d’une réalisatrice au combien talentueuse du nom de Naoko Yamada sur qui on espère compter durant les prochaines années.
Naoko Yamada fait partie d’une nouvelle génération indépendante et visionnaire d’un nouvelle vague du cinéma d’animation japonais. Après un héritage aussi grand que celui des Studios Ghibli, le secteur d’animation ne cesse de se développer en arborant ses meilleurs traits. On doit notamment à la jeune réalisatrice le très touchant Silent Voice qui fait parti de ses films qui abordent des sujets sensibles comme le harcèlement et le handicap d’une luminosité sans voix. Après son dernier long métrage marquant, la barre était haute. Alors que vaut Liz et l’oiseau bleu ?
Douce poésie qu’est ce récit musical où la musique va faire la part belle aux sentiments de lycéens se regroupant toute l’année après les cours pour jouer leurs plus belles notes. Mizore au haut-bois, Nozomi à la flûte traversière, ensemble interprètent un duo du morceau “Liz et l’oiseau bleu”. Ce dernier reflète particulièrement d’une manière poétique la relation parfois délicate qu’entreprennent les deux jeunes filles.
Mizore est très timide, contrairement à Nozomi qui est bien plus extraverti. Dans ces images bleutées, Naoko Yamada ressasse une nouvelle fois la difficulté d’une timidité extrême ou d’une simple différence, ne sachant pas réellement s’intégrer. Un manque de confiance en soi et de communication qui parviendra jusqu’à la musicalité de l’oeuvre, quand les deux amies sembleraient bloquées à jouer l’une avec l’autre.
Le récit alterne entre le livre exposant l’histoire de Liz et l’oiseau bleu face aux deux lycéennes. D’une façon onirique, l’imaginaire dépasse le réel et fait place à une animation colorée plus vraie que nature où Mizore va se plonger. Le reflet du livre se regarde à travers les jeunes filles où celles-ci marchent en déséquilibre et parviennent à se libérer l’une de l’autre en réalisant qui est l’oiseau bleu et doit sortir de sa cage.
A la fois très symbolique, la force du film est de procurer une partition complète de plans parfaitement filmés qui n’ont pas besoin de mot pour les comprendre et de représenter avec tendresse et précision l’ensemble des musiciens, accompagnée du compositeur qui avait collaboré d’une manière mirobolante sur Silent Voice et qui revient pour un film plus musical.
Comment ne pas succomber lorsque chaque note de musique sonne avec une telle finesse, où chaque lien tissé émeut et donne une puissance à l’oeuvre au demeurant lente mais qui parvient à élever une profondeur aussi belle qu’elle en est touchante. Graphiquement, on a du mal à passer du côté du conte et l’univers est si différent qu’il y montre une face mijaurée marquant l’imperfection de ce conte musical pourtant si juste sur ses propos entre amour, musique et avenir dont leur place dans le film est un bonheur. Aucune goutte du récit ne semble être oubliée et mène à un final grandiose et par dessus tout un film touchant et profond où la réalisatrice y a mis son cœur et a à cœur de promouvoir ce genre de sujet qui est si important, d’un épanouissement personnel qui doit se faire, qui marque son oeuvre et montre les prémices d’une vraie auteur.
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