Liz et l'oiseau bleu, film dérivé de Sound! Euphonium (que je n'ai pas vu) raconte l'histoire de Mizore et Nozomi, deux lycéennes japonaises qui sont membres de l'orchestre scolaire. La première joue du hautbois, la seconde de la flûte traversière. Elles répètent et s'entraînent afin d'obtenir la médaille d'or dans un concours national. Petit à petit, on comprend que la réalisatrice Naoko Yamada souhaite nous amener sur un autre sujet...
Cette note en dessous de la moyenne n'est que le reflet de mon ressenti : celui d'avoir été escroqué. Comme pour The Garden of Words de Makoto Shinkai, j'ai la nette impression que la majorité de ce que j'ai regardé repose sur la forme au détriment du fond. L'image est agréable pour les yeux, les scènes de musiques sont douces pour les oreilles, le style de l'animation utilisé lorsque l'on rentre dans le livre Liz et l'oiseau bleu fait mouche. Le message du film est intéressant : même si c'est dur, il faut parfois savoir prendre de la distance avec ses proches pour tracer sa propre voie et gagner en liberté. Et cet éloignement peut paradoxalement nous rapprocher. Cette tâche est extrêmement compliquée pour Mizore au regard de la dépendance affective, voire de l'amour, qu'elle nourrit envers Nozomi. Mais avoir un bon contenant ne me fera pas oublier d'avoir un regard critique sur le contenu.
Le problème est que les efforts appuyés sur la forme ne le sont aucunement sur le fond. La majorité des interactions et des dialogues manquent de profondeur, cela empêche d'être touché. A tout vouloir rendre doux, un excès de préciosité alourdit l'œuvre. La narration traîne des pieds et avance au ralenti, ce qui fait que le désintérêt prend largement le dessus sur l'émerveillement. Le lycée où se déroule l'histoire n'a pas l'air vivant. Même s'agissant des personnages, notamment Mizore (qui est terriblement agaçante par son inaction), il n'y a pas d'évolution sauf dans les dernières minutes où elle comprend qu'elle est l'oiseau enchaîné. Un réel développement tout au long de l'œuvre et non pas précipité à la fin aurait été la moindre des choses. Tous les personnages secondaires existent uniquement... pour exister. Je ressors déçu de ce visionnage.