Country Road
Alors qu'il avait annoncé vouloir arrêter la réalisation après Ma vie avec Liberace, Steven Soderbergh revient avec Logan Lucky, retrouvant le film de braquage, là où il a déjà brillé par le passé...
le 3 nov. 2017
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Ex-retraité, Steven Soderbergh est le cinéaste de la simplicité sophistiquée. De la fresque spatiale au film à Oscars en passant par une Palme d’Or, le bougre nous aura pratiquement tout fait, et ce n’est pas « Logan Lucky » qui contredira la règle, tant le cinéaste se montre ici au sommet de son art. La générosité de Soderbergh est immédiatement contagieuse, passant à travers les mailles d’un scénario futé faisant fuser les répliques et infusant au film un rythme au diapason. Braquage sur fond de course automobile cadrant l’Amérique profonde oubliée par la crise, « Logan Lucky » est un véritable tube de bonheur millimétré et exaltant le bon sens populaire, tout en adressant un portrait pertinent des petites-gens et de l’émancipation sociale.
On pouvait craindre que Soderbergh se contente de régurgiter le succès d’« Ocean’s Eleven », or, c’est loin d’être le cas. À défaut d’être son titre le plus intéressant, « Logan Lucky » est une véritable machine à rythme, réglée avec une précision incroyable au niveau du montage (par Soderbergh lui-même), lui attribuant une richesse inouïe. Car contrairement aux apparences, « Logan Lucky » n’est pas un film sur un braquage, ni sur deux frères peu futés, mais sur un homme (superbe Channing Tatum) souhaitant par dessus tout se rapprocher de sa fille. De nombreuses scènes mettent en évidence la complicité entre ce père sans avenir et cette fille soumise au conformisme culturelle, et en mettant cette relation au premier plan, Soderbergh rafle le jackpote ! Et le mieux, c’est qu’il s’agit là d’une intrigue parmi tant d’autres, conduisant « Logan Lucky » à assumer pleinement sa choralité, ce qui lui permet de suivre plusieurs histoires sans porter atteinte à la fluidité du récit, assurant un confort de vision hors-norme.
Soderbergh affiche sans complexe sa volonté de séduire un large public, et aboutie à ce véritable bijou d’acuité, sortant des sentiers de petit malin pour arriver à un film transpirant de tendresse et d’honnêteté. Et le cinéaste se sent tellement à l’aise qu’il va jusqu’à rendre hommage à son propre œuvre. En bref, « Logan Lucky » relance une carrière de la façon la plus rutilante qui soit, tout en nous procurant un incroyable plaisir, à voir ce casting pachydermique réuni sous forme d’équipe de bras cassés (c’est peu dire). Encore une fois, il s’agit de s’amuser.
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le 2 nov. 2017
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