Une agréable surprise. Ce film m’intriguait depuis très longtemps car, superficiellement, il était typiquement le genre de film qui ne m’intéressait pas des masses, mais d’un autre côté il a acquis au fil des années un statut de culte aux US que je me demandais bien ce qu’il pouvait réserver. Le résultat est donc une agréable surprise car si le film est bien ce que sont pitch décrit, il est surtout beaucoup plus sous la surface. Ce portrait satirique sur les lycées américains et la dynamique qui anime les élèves est incroyablement pertinente et toujours d’actualité (si on y ajoute les réseaux sociaux). J’ai été moi-même surpris de me laisser entraîner et captiver par cette représentation de ce milieu, malgré son exagération pour les besoins dramatiques.
L’humour y est pertinent et efficace le plus souvent, jouant sur différentes formes (situation, jeu de mot, quiproquo, burlesque…) tout en restant au final très crédible et incisif sous la plume de Tina Fey. Le côté du harcèlement est traité d’une façon qui se veut posée, demandant à prendre du recul et à considérer le contexte général. Chose amusante, c’est que Cady est présentée comme l’héroïne et le personnage évoluant le plus au cours de l’histoire, apprenant de ses erreurs tout en étant influencée par le milieu dans lequel elle s’immisce, mais la force du film est que chacune des personnages évoluera à son rythme et à sa façon. Seuls les garçons n’évolueront pas tant que ça, comme s’ils étaient part d’un cercle extérieur qu’on ne voit que par épisode, alors que je suis certain que l’histoire peut s’y transposer.
Autre surprise, j’ai été plutôt convaincu par le casting. Lindsay Lohan s’y montre touchante et crédible dans un rôle qui, pourtant, se rapproche beaucoup d’autres où elle n’était pas terrible. Il y a cette douce innocence mêlée à une forme d’insouciance qui résonne avec son personnage. Lacey Chabert n’est pas mal non plus dans son rôle, comme si elle surjouait mais contrôlait tout. J’ai beaucoup aimé Amanda Seyfried qui, étonnamment là aussi, joue à merveille la cruche de service. Énorme coup de cœur pour Rahcel McAdams qui incarne à la perfection cette créature du diable qu’est Regina. Les rôles secondaires sont également plutôt bons (Tina Fey, Lizzy Caplan, Tim Meadows), mais mon favori restera Daniel Franzese qui capture toute la sensibilité de Damian. Techniquement, le film reste plutôt correct : la bande son est plutôt sympa, décors et mises en scènes sont dans l’ensembles corrects et maîtrisés.
Le film est estampillé comme « comédie pour fille » de par son pitch et son casting principal, mais je pense que sa force est qu’il trouve sa résonnance en chacun de nous en étant beaucoup plus percutant que ce qu’il paraît. Pour un film qui affiche plus de 15 ans déjà, il a étonnement très bien vieilli sur tous ses aspects et reste toujours d’actualité, notamment en ayant réussi à cristalliser à merveille le portrait des lycées américains. Je suis le premier surpris, mais il est sans doute l’un des meilleurs films de ce genre.