Looper par Alda Marteau-Hardi
TL;DR : J’ai vu le film Looper et je n’ai pas aimé.
L’action est molle, les plans qui traînent sont légions (un peu comme si le réalisateur se croyait dans un film indé, la sensibilité nécessaire en moins.)
En plus de la platitude, il y a aussi un très léger problème de sexisme : Il n’y a pas de femmes. Je veux dire pas de femmes. Les seuls personnages féminins (4 dans un film qui dure 2 heures) sont les suivants :
* Une serveuse noire dans un diner.
* La prostituée favorite du héros, elle a un fils qu’elle essaye d’élever dans de meilleures conditions, elle est amoureuse du héros mais ne le voit qu’au travail, le héros (amoureux lui aussi) veut lui donner de l’argent pour qu’elle n’aie plus à se prostituer mais elle est trop fière pour ça. Il finira par se barrer sans elle à Hong Kong et l’oubliera.
* La mère du Rainmaker, ancienne salope qui a filé la garde de son gamin à sa sœur parce qu’elle préférait faire la fête et subvenir à ses besoins en couchant avec plein d’hommes. Maintenant elle va mieux merci, elle vit isolée dans une ferme et essaye de donner la meilleure éducation possible à son fils. Mais on ne se défait pas facilement de sa vie de débauche puisqu’à peine arrivé chez elle, Joe fait ressurgir ses instincts de femme lubrique. (Évidemment, le terme salope reflète le jugement sous-entendu par le film, pas mon opinion à moi.)
* La femme de Joe, une chinoise douce et aimante qui a sauvé vieux-Joe de sa vie de malfrat drogué et dont le seul désir est de lui faire un enfant.
Et pour finir, j’ai été profondément désolé face à l’inexistence la plus totale de continuité temporelle (et l’absence de phénomène l’expliquant)
Ainsi, au bout de 30 min de film, on nous explique que parfois un looper (en l’occurence, Seth dans le film) n’arrive pas à boucler sa boucle et laisse s’évader son « futur-moi, » il est alors torturé et mis à mort.
Oui, vous avez bien lu ils mettent à mort les loopers du présent parce qu’ils ont laissés s’échapper leur « futur-moi. » C’est là que tous ceux qui sont sensible au respect de la causalité se mettent à crier de rage (ou à pleurer de désespoir.)
Mais pire, on nous montre bien que les évènements du passés sont réécrits en temps réel sur les personnes du futur, sans qu’elles en aient le moindre souvenir. C’est ainsi qu’on voit vieux-Seth se découvrir une scarification sur le bras, puis constater avec effroi que deux de ses doigts disparaissent avant de choir puisque ses jambes se sont évanouies à leur tour. Il fini d’ailleurs par disparaître tout entier puisque la séance de torture se termine avec la mort de Seth.
Si il disparait, c’est qu’il n’a jamais existé, sa vie s’arrête en 2044 et il ne peux pas être kidnappé en 2074 puis renvoyé dans le passé pour mourir. Mais alors, si vieux-Seth n’existe pas, qui a échappé a Seth ?
Wibbly wobbly timey winey… stuff
Bref, un bon vieux paradoxe du grand-père sans aucune solution fournie. Le film reposant toute entier sur ce principe, les incohérences n’ont de cesse de sauter aux yeux. La seule solution aurait-été de ne pas faire disparaître vieux-Seth (ni ses membres), il serait revenu dans un univers parallèle distinct, causant la mort de Seth-2 mais sans influence sur la vie de Seth-1.
Et pour avoir un résumé en 3 min de tout ce qui reste et qui ne va pas dans Looper, il y a la vidéo suivante : http://www.youtube.com/watch?v=XwDbqhl_p3g - Everything Wrong With Looper In 3 Minutes Or Less