Une épouvantable lenteur

Pour commencer, on est malheureusement surpris par le manque de crédibilité du film. Le jeu d’acteur est mauvais, prévisible, cliché au possible, donnant au film un air de série b non assumé. Le personnage principal, pourtant à la recherche de sa fille fraîchement disparue, est mou, vide de toute énergie, acceptant de se faire malmener par les différentes situations comme un vulgaire punching-ball.

Pire encore, lors des (très rares) manifestations surnaturelles, le personnage ne réagit pas comme si tout était normal. Par exemple lorsque le démon se dévoile dans une mise en scène spectaculaire, l’heroine, feignant maladroitement l’étonnement, ira quelques instants plus tard siroter une tasse de thé, toujours dans la même maison… la blague.

La mise en scène parlons en. On est sur une direction artistique léchée à la netflix. C’est propre, c’est bien décoré mais on s’ennuie. Les plans sont beaux mais, en dépit de leur longueur sans fin, n’apportent rien au storytelling. C’est comme tous ces films modernes à la pellicule bien soignée: d’une fadeur abyssale.

À l’image de la bande son qui ne sauve rien. Une espèce de thème monotone joué par un violon scandinave, accompagné par quelques voix sensées renforcer le côté horrorifique, mais sans y parvenir. Le réalisateur aura eu la mauvaise idée de nous imposer ce thème durant tout le film, faisant office de cache misère pour pallier au manque de rythme à la caméra que j’ai mentionné plus haut. Personnellement je trouve que le silence amène bien plus de tension qu’une succession de notes monotones jouées en staccato à la contrebasse.

En bref c’est une belle perte de temps. 0 frissons. On s’attend tout du long à avoir de vraies scènes d’épouvante ou d’horreur avec une montée et un climax qui rattrape un peu le temps perdu, mais ça n’arrive jamais.

Un point positif quand même, le démon est magnifiquement bien réalisé.