Pensée esthétique

Virgin suicides m'avait conquis, donc quand j'ai mis le DVD, je m'attendais à tout sauf à... Ben à ce film. Parce que restituons deux secondes dans quel contexte est sorti Lost in translation, ok ? Sofia Coppola devenait branchée, la BO de Virgin Suicides était super cool, bon... en plus, la fille du king qui fait un film totalement différent du king, sans que ça soit une commande, un truc commercial à la con, non, vraiment, toutes les raisons étaient réunies pour que Lost in Translation me plaisent.
Premier point : le revival Bill Murray n'apporte rien. Un Travolta sous héro aurait été aussi judicieux.
Deuxième point : le coup de la prise de son volontairement pourrie au moment où le personnage principal féminin va révéler son nom, de manière à ce que l'on ne puisse pas le connaître, c'est nul. C'est avoir recours à une méthode arty lo-fi juste pour se la raconter je suis dans le game.
Troisième point : que se passe-t-il hormis rien ? Que Sofia Coppola aime filmer des dépressifs qui s'ennuient, s'entend bien. J'ai bien compris. Encore faut-il que ces dépressifs vivent au moins quelque chose quand ils sont amenés à se parler ou se voir ! Là ? Rien. Bill Murray s'ennuie. Scarlet Johanson s'ennuie. Et moi avec.
Dernier point : l'un de ses derniers films (le dernier je n'espère pas mais pas loin) bling gang ou un truc comme ça témoigne des mêmes errements de la réal : on dirait qu'elle fait du cinéma parce que c'est ce qui l'occupe. Voilà le problème mieux résumé : Coppola prend une pose esthétique en la jouant dilettante et désintéressée de tout propos. Résultat on a un truc chiant de fille gâtée qui peut se payer de purs acteurs pour qu'ils jouent ... rien. Ou alors des personnages si inconséquents dans leur existence à l'écran que le film fait l'effet d'un gros gros gros Xanax... Mais Virgin Suicide, très beau film : c'est normal, les personnages ne sont pas de vulgaires zombies scénaristes.