Elle s'appelait Loulou
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« Mon Dieu, promettez-moi la mort, afin que je goûte la vie. Mon Dieu, donnez-moi le remords, afin que je trouve le plaisir. Mon Dieu, faites-moi l’égale des filles d’Ève ! »
Anatole France
La fille de Lilith.
Loulou, c'est le mythe de Lilith, la tentatrice, la femme qui se révolte, la première femme d'Adam, une force primordiale au-delà du bien et du mal, à la fois "innocente" et destructrice.
C'est aussi bien sur le mythe de Pandore, mais dans le mythe, quand tous les maux se sont échappés et répandus sur l'humanité, il reste une chose minuscule au fond de la boite: l'espoir!
Chez Pabst, il n'y a pas d'espoir.
Pabst a réussi à réunir deux pièces de Frank Widekind, deux mythes en un seul film simple et cohérent.
Le film fit scandale à l'époque en raison du personnage ouvertement lesbien de la comtesse. Mais le véritable thème qui donne son sens à toutes les péripéties, c'est le drame de la nymphomanie, cette femme qui pour exister a besoin de se sentir aimée/désirée et qui entraine dans sa déchéance tous ceux qui ont le malheur de l'aimer.
C'est sans doute la raison pour laquelle Pabst a fait venir des Etats-Unis cette actrice encore peu connue et en litige avec les studios hollywoodiens de préférence à toutes les stars de l'époque. (Il avait envisagé Marlène Diétrich en cas de refus de Louise Brooks).
Louise Brooks n'interprète pas Loulou, elle est le personnage à tel point que Pabst lui prédira un jour qu'elle finira comme elle. Il ne se trompera pas beaucoup. Louise restera Loulou pour la postérité.
Du fait du code Hays, des censures de divers pays et des tentatives de restauration, il existe apparemment plusieurs versions du film en circulation aujourd'hui ce qui explique des critiques diverses et des durées variées.
"Il n'y a pas de Garbo, il n'y a pas de Dietrich, il n'y a que Louise Brooks", Henri Langlois, fondateur de la cinémathèque nationale française. (Pour une fois que je suis d'accord avec lui, je le cite)
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Créée
le 13 déc. 2013
Modifiée
le 4 févr. 2014
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