Vu le point de départ plutôt convenu du pitch du film,j’ai plutôt été tenté de lui donner une chance en voyant que Lars Von Trier l’avait produit.Et le réalisateur danois n’est pas du genre à mettre des billes dans un projet quelconque.Ce qui m’a tout de suite plu,c’est l’utilisation du cadre de Susanne Bier.En effet les plans d’une scène sont parfois plus parlants que des dialogues dans Love is all you need.De plus,la réalisatrice danoise aime éclairer dans l’obscurité.Le dîner d’avant-mariage sans électricité ou le moment où le personnage de Pierce Brosnan dit ses quatre vérités à sa belle-sœur envahissante redoublent ainsi en intensité dramatique.Ensuite,j’ai aimé le fait que Susanne Bier relègue volontairement Hilda pour ne pas lui faire prendre trop de place dans l’action et donc de ménager de subtils avancements dans l’histoire.Le mariage,véritable trompe-l’œil exquis pour ne pas précipiter les choses,devient donc un révélateur de vérités,de sentiments enfouis à cause du jeu social.Quand tout ce qui doit être exposé l’est, la dernière partie du film participe à la vraie raison du voyage.Une subtilité contenue qui touche et redonne à Hilda et son coup de foudre généralisé (pour un homme,sa sensibilité cachée qui lui ressemble aussi) toute sa place.Raconter,ce n’est donc pas forcément aller au but,mais prendre d’habiles détours.