On ne compte plus toutes les fois où le cinéma a mis en lumière les raisons ''ignorées'' de l'amour. Voilà qu'un film intitulé Love is Strange démontre tout le contraire. Après avoir raconté l'histoire d'amour naissante entre deux hommes dans Keep the Lights On, Ira Sachs met cette fois-ci en scène les derniers instants d'un couple homosexuel.


Love is Strange se passe dans un New-York très Allenien, le réalisme en plus, le fantasme en moins. En 2014, les loyers ayant explosés à Manhattan, le couple est obligé de quitter leur appartement qu'ils n'ont plus les moyens de payer, victimes de leur homosexualité. Depuis 39 ans l'amour de Ben et George ne s'est pas étiolé te ce n'est pas ce jour-là que ça va commencer. Si l'amour est étrange ce n'est pas au sein de ce couple, mais plutôt chez la famille et les amis chez lesquelles George et Ben sont obligés de loger. Chez ses amis fêtards George aimerait exister un peu plus tandis que Ben, logé chez la famille de son neveu, ne sait plus où se mettre pour être plus discret. On pense forcément à Ozu et son Voyage à Tokyo où l'être aimé devient très encombrant.

Ce n'est qu'une facette de ce film à la palette très large et à la tonalité très calme. Une émotion et une impression de douceur se dégage de ces personnages qui vivent des instants difficiles. Elle vient d'abord des acteurs, géniaux, dont la sublime Marisa Tomei injustement sous-exploitée au cinéma. Mais aussi et surtout de la mise en scène d'Ira Sachs qui fait coïncider le soleil new-yorkais aux sentiments. Lorsque celui-ci se camoufle derrière les buildings avant de disparaître, Ben s'engouffre sous terre avant de lui aussi disparaître. Quand le soleil jaillit et illumine les rues c'est pour promettre de beaux lendemains au jeune Elliot et sa nouvelle petite amie.


Le parallèle avec le soleil fait écho au titre du précédent film d'Ira Sachs, Keep the Lights On où les amoureux tentent de faire durer la flamme. Pour le cinéaste, l'amour serait une histoire de lumière voire de clarté, celle des sentiments. Ce qui, on peut le dire, n'a rien de vraiment étrange.
JimAriz
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le 2 déc. 2014

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