Love, Simon est le film que mon moi ado aurait aimé voir et avoir comme choix dans les salles de cinéma.
Oui, l'histoire d'amour est bateau. Oui, les amours d'ados, on a déjà vu ça des milliers de fois. Oui, la fin est un gros happy end peut-être un peu forcée ou exagérée. Oui, on devine un peu trop l'intrigue, le noeud est téléphoné et pourtant...
Il n'y a pas de chef-d'oeuvre de mise en scène, ni d'effets merveilleux ou innovateurs de lumière, caméra ou dialogue. Les acteurs délivrent bien leurs lignes et jouent très bien leurs rôles. Sans plus.
Un énième film de romance, ça aurait été divertissant sans plus.
Mais là, c'est enfin une histoire d'amour d'ados de 17 ans, gays, à Atlanta. Qui, spoiler alert, finit joliment. Et ça fait plaisir. Parce que des drames sur l'homosexualité, j'en dénombre un sacré bon paquet. Ceux battus par leurs parents, ceux qui fuguent, ceux qui sont humiliés, tués ou forcés de se cacher, de renoncer à eux-mêmes par les codes immoraux de la société.
On pleure, on regrette, on se fâche, on est impuissants, et surtout, ça arrive encore...
Tandis que là, un film de romance nous montre que c'est ok, les ados gays ont eux aussi droits à une jolie histoire, à l'amour, à l'ouverture et à la tolérance. A l'acceptation. Et ça, ça fait un bien fou. C'est niais, mièvre, fleur bleue et j'en passe.
Et des films comme ça, j'en veux plus. Bien plus, dans la fantaisie, dans la SF, dans les animés, encore plus de romances avec des ados, des adultes, des femmes, des gens de toutes les couleurs. Parce que ça, y'en a vraiment pas encore assez, et je n'en serais jamais repu. Mon enfance a un vide immense de bonheur à compenser.
Love, Simon, c'est juste du baume au coeur. (Ironie, je n'apprécie pas beaucoup Simon, que je trouve peu attachant, peut-être pas assez expressif). Big Up à la prof de théâtre qui m'a vraiment fait hurler de rire et qui a l'air de vraiment s'amuser dans son rôle. Et, ça c'est un super bonus.