Love, Simon est un charmant film sur l'adolescence et la question de la sexualité et de l'identité, Greg Berlanti dépeint avec pudeur un portrait assez juste d'un ado attachant et de son secret.
Autant le dire tout de suite, le film n'invente rien. Il utilise une recette bien connue et finalement assez intemporelle, celle de la comédie romantique teenage. Sauf qu'ici le personnage principal est un adolescent gay qui tente de vivre sa vie dans l'attente de révéler un jour à ses proches qui il est. Ce qui est intéressant c'est que le scénario sort un peu des poncifs propre au genre, ainsi Simon n'est pas cet ado en souffrance avec sa sexualité qu'il a peur d'assumer, d'emblée on comprend bien que Simon fera son coming-out et que tout se passera bien pour lui. Ce sont les évènements qui vont changer la donne, mais dans le fond Simon fait son petit bonhomme de chemin comme plein d'autres ados. Le film est bien ancré dans son époque, celle où l'homosexualité est chaque jour un peu plus comprise et donc plus facilement acceptée aussi, pas partout certes mais ça avance, ce qui n'exclut pas pour autant que faire son coming-out est une chose facile, au contraire malgré un entourage compréhensif on a toujours peur de décevoir nos proches pour telle ou telle raison, parfois même indépendante de l'homosexualité elle-même. Le film met cela en avant et c'est tout à son honneur.
Mais ce qui fait véritablement toute la justesse du scénario c'est qu'il rappelle surtout que faire son coming-out est une affaire de contexte et d'instant choisi consciencieusement, cela se prépare, c'est personnel. On a tendance à souvent oublier cela aujourd'hui, ce qui n'a rien de très surprenant d'ailleurs, c'est souvent comme cela que ça se passe quand quelque chose se banalise. Le film joue là-dessus aussi, même si Simon devra bientôt s'assumer tel qu'il est, le scénario lui nous parle surtout d'amour, celui des parents pour leurs enfants, les amis. Comme l'homosexualité dans le film finalement, elle est présentée comme banale, c'est à Simon d'en prendre conscience, et peu importe les quelques abrutis que ça dérange, c'est sa vie, sa sexualité, ses désirs.
Love, Simon au-delà de son sujet est aussi une savoureuse comédie, qui si elle sait jouer sur l'émotion (voir la scène avec Jennifer Garner dans la dernière partie du film), sait aussi se montrer très drôle. On rit beaucoup et parfois de rien, si bien que l'on en vient même à considérer le film comme une sorte de feel-good movie. Notons aussi que le film a pour lui un super casting, tout le monde s'en sort bien. Nick Robinson est impeccable et demeure à la fois attachant, touchant et drôle, l'acteur laisse passer beaucoup de choses dans la gestuelle. Idem pour Katherine Langford que l'on connaît pour être la Hannah de l'excellente série 13 Reasons Why, une super actrice qu'on aimerait voir plus souvent. Alexandra Sheep elle aussi très juste et drôle. N'oublions pas également Josh Duhamel et Jennifer Garner qui campent des parents crédibles, drôles et sans fioritures.
Non vraiment Love, Simon est un film infiniment sympathique. Pas de quoi en faire des éloges c'est vrai, car dans le fond il est assez commun dans son développement, mais il n'en demeure pas moins être un film important. Une oeuvre à laquelle beaucoup d'ados pourront s'identifier et c'est finalement tout ce qui compte.