Lowlifes
6.1
Lowlifes

Téléfilm de Mitch Oliver et Tesh Guttikonda (2024)

Le problème du cinéphile qui suit l’actualité de son art préféré, c’est qu’il sait souvent dans quoi il s’embarque. Il est très rare que je me lance dans un film dont je n’ai jamais entendu parler où dont je n’ai pas au moins lu le pitch. Mais quand ça m’arrive, c’est souvent sans surprise que je me retrouve devant un truc assez insipide pour justifier qu’il soit passé sous mes nombreux radars actifs. Lowlifes, c’est exactement ça. Tout juste avais-je vu une moyenne qui laissait présager au moins quelques idées originales, et le genre d’appartenance.


Après une introduction aussi pérave que expéditive qui cherche à maintenir le suspense sur le récit du film plutôt que de vraiment accrocher son spectateur, le twist conceptuel est éventé en même pas quinze minutes dans un pétard mouillé de scène qui cherche à créer un effet choc. Nous sommes donc dans une hybridation de Tucker & Dale vs Evil et de Ready or Not et consorts, un mélange que l’on a déjà vu mais qui reste tout de même assez rare pour laisser espérer quelques trouvailles narratives ou formelles.


Sauf que non. Lowlifes ne fonctionne jamais, ni sur le plan de la comédie, ni sur celui de l’horreur. La faute à une écriture lourdingue qui amorce des fusils de Tchekhov à tout va et avec la délicatesse d’une boule de bowling qui essaierait de rentrer un fil dans le chas d’une aiguille. Une plume qui dresse le portrait de rednecks bienveillants et de citadins corrompus par le confort urbain, et qui fait résonner en moi ces méprisantes remarques à la “ce sont des gens formidables, ils n’ont rien et ils donnent tout, ils ont vraiment le cœur sur la main”. Entre crétinerie hautaine et maladresse déplorable. Quand en sus les acteurs sont dans un surjeu constant, et que l’humour est on ne peut plus éculé, on est bien en peine de trouver quoique ce soit à défendre.


Non pas que je fasse de la défense d'œuvres au concept pas encore essoré jusqu’à l’os ma marotte. Mais quand je perds mon temps de la sorte, j’essaie tant bien que mal d’y trouver une justification, d’autant plus lorsque je me lance ainsi à l’inconnu. Mais là non, j’ai effectivement perdu 1h30 sans rien avoir en retour. Fichtre.


Frakkazak
2

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le 29 nov. 2024

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Frakkazak

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