Van Damme, ce survivant qui s’adaptait à tout

Plus de coup de pied retourné, ni de célèbre grand écart, encore moins de sourire au coin, Jean-Claude Van Damme, après avoir vu ces films rejoindre tous sans exceptions le rayon DTV, nous revient cet été sur grand écran dans une production Franco-Belge signée Julien Leclercq, et intitulée sobrement : Lukas. Après l’étonnant JCVD, les muscles de Bruxelles casse totalement son image Hollywoodienne pour un thriller sombre, violent et nerveux. Une autre surprise de cet été 2018 ?


Impossible n’est pas Van Damme


A tous ceux qui ne portent pas vraiment Van Damme dans son cœur à cause de sa philosophie incompréhensible et ses films se ressemblant tous, Lukas va vous faire voir l’acteur sous un jour nouveau. Déjà avec JCVD, il nous prouvait qu’il était capable de jouer dans le registre du drame. Dans Lukas, il va plus loin, cassant le personnage qu’il a toujours été, nous faisant une démonstration d’un style d’arts martiaux bien moins édulcoré qu’à son habitude. Ca cogne fort, ca fait mal, TRES mal, Van Damme s’essouffle, ENFIN de l’action réaliste.


Il faut être objectif, hormis les coups de pieds retournés et le grand écart, Van Damme, dans ses films, il n’a jamais vraiment montré toute l’étendue de l’art martial qu’il pratiquait. Nous, fans de castagne, on veut voir autre chose, on veut voir s’il est capable de faire aussi bien qu’un Jason Statham. Lukas vient à point nommée. Il était temps !


Lukas sonne comme écho dans le monde des action hero des eighties. Après Schwarzy dans Aftermath, Sylvester Stallone dans Creed, puis Jackie Chan dans The Foreigner, au tour d’un autre gros bras du cinéma d’action de nous montrer que 40 ans ou 60 ans, peu importe, tant qu’il y a la rage, la motivation, l’âge n’est qu’un chiffre. Avec Lukas, Jean-Claude Van Damme pose lui aussi sa pierre à l’édifice. Il a peut être 57 ans, l’œil du tigre, il l’a, comme Stallone.



Ils ont pris ma fille. Ca va trop loin.



Action hero à la vie à la mort


Les traits de visage montrant l’accumulation de fatigue comme ses vieux boxeurs ayant passé leur vie à accumuler les coups de leurs combats, sans pour autant avoir laissé leur loup intérieur partir pour de verts pâturages, notre acteur prend les traits de Lukas, ancien garde du corps élevant seul sa fille en Belgique. Ce papa protecteur pour qui sa fille est toute sa vie, enchaine les boulots pour pouvoir lui payer la vie que lui n’a pas pu avoir. Une belle scolarité, des vêtements décents, de quoi manger, et un toit pour dormir. Ses échanges ne manqueront pas d’en émouvoir plus d’un, les interactions entre Van Damme et la petite Alice Verset touchent au plus profond de notre cœur, nous faisant voir une facette différente de l’acteur Belge.


S’il affiche toujours un petit sourire rassurant, Lukas cache à sa fille une souffrance intérieure. Là, tout comme JCVD, on ne pouvait pas rêver mieux comme illustration de ce que représente réellement Van Damme. Oubliez cette image de philosophe montrant ses biscotos et interprétant des rôles manquants souvent de réelle profondeur. A contre emploi, l’acteur montre le véritable Van Damme. Un type généreux faisant passer les besoins de sa famille avant les siens, un homme qui a tout sacrifié dans le seul et unique but d’aider les autres.


Sweat à capuche à la Luke Cage, coups de poings et coups de pieds puissants, pote avec un black au grand cœur interprété par Kaaris se débrouillant plutôt pas mal à l’écran (vous remarquerez que dans presque tous ses films, Van Damme, il a toujours un black comme meilleur ami), ce véritable survivant aux yeux dégageant tant de douleurs liées au passé a la rage. Gérer sa vie personnelle, gérer son nouveau job dangereux et devoir faire face en prime à un flic dont il doit rendre des comptes, Lukas navigue entre polar noir aux musiques stressantes Kubrickiennes (pour surnommer Stanley Kubrick) et drame touchant accompagné de musiques l’étant tout autant.


Du plan séquence bien nerveux, cette manière de filmer par moments Lukas de dos pour nous la jouer film immersif, quelques séquences de gun fight et affrontements violents, de la course poursuite à voiture, Lukas, sans vous inonder d’action, fait le job, rappelant par moments un certains Drive. C'est que Julien Leclercq nous ferait presque du Nicolas Winding Refn ! Un réalisateur à suivre de très très près comme disent de nombreux critiques.



Tu vois quand le doute s’installe, c’est fini.



Au final, l’intérêt de Luka ne repose pas sur son scénario classique vu maintes et maintes fois mais bien sur la mise en scène réaliste et violente, l’ambiance tendue et le jeu d’un Jean-Claude Van Damme ne manquant pas de nous émouvoir comme il sait si bien le faire. Lukas signe-t-il enfin la renaissance de l’acteur ? Croisons les doigts, il le mérite.

Jay77
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Créée

le 23 août 2018

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