Poursuite de mon cycle thriller us avec un film que je n'aurais jamais vu sinon. Encore une fois c'est une bonne surprise, un thriller super prenant avec une mise en place super réussie, une longue descente dans le gouffre pour le personnage d'Ed Harris, et un final certes un peu décevant, mais comme souvent, et à vrai dire, je me fiche complètement du final d'un film, ce n'est jamais cela qui m'intéresse, c'est plutôt sa mise en place, en scène. Un casting original et pertinent : Ed Harris / Madeleine Stowe, ça envoie. Et de vraies belles ambiances
Je suis vraiment très heureux de réaliser ce cycle, car déjà il y a un bon paquet de films que je n'aurais pas vu du tout sans ça, comme celui-ci. Ensuite, s'il sont souvent réalisés par des cinéastes mineurs, voire inconnus, comme ici, il y a quand même des correspondances qui se tissent entre eux, des liens qui se font, des thèmes qui reviennent des esthétiques qui communiquent.
Et tout cela vient bien évidemment et directement du Film Noir. Ce genre qui est l'un des plus beaux du cinéma hollywoodien, l'un des plus nobles et les plus populaires en même temps, n'avait pas été retravaillé avant cette période. les années 60 ont cassé les codes, les 70 ont cherché un ailleurs, et les 80 ont réinventé une industrie, certes beaucoup plus mercantile que celle de l'Age d'Or mais elle a permis de redonner naissance aux genres (ré-explosion du film d'horreur par exemple, de la comédie familiale, etc.) Et le film Noir est lui aussi revenu d'entre les morts 10 ans après la renaissance de cet entertainement pour tous. De manière plus discrète qu'alors, avec des cinéastes moins personnels, mais pourtant tout est de nouveau bien en place. La vamp, le flic paumé et taciturne, la lente descente aux Enfers faute d'avoir fait confiance, le retournement de situation final, les ambiances nocturnes, l'errance dans les villes, les appartements urbains et solitaires, les suburbs faussement tranquilles... On n'en parle pas assez mais cette renaissance du film noir au début des 90's est passionnante et mériterait un jour d'être analysée avec sérieux ! Si par hasard Jean-BaptisteThoret nous lit !