Comme j'adore le cinéma de genre, je vais essayer d'évoquer les problématiques de ce film en parlant en premier lieu des principaux problèmes touchant le sous-genre cinématographique qu'est le Rape & Revenge, et plus précisément de ce que j’appellerai le "rape and self-revenge" dans son sens le plus strict. J'entends donc de manière plus restrictive les scénarios présentant une victime de viol qui survie et qui se venge elle-même contre ses agresseurs. En ce sens, je vous épargne donc la multitude de films où c'est le mari, super-héro malgré lui, qui se battra corps et âme pour venger le malheur de sa bien-aimée. Ceci, pour la simple raison qu'ils ne se fourvoient pas autant dans la classification des genres, ces derniers vont souvent bien rentrer dans le genre action, thriller et horreur (La dernière maison sur la gauche, pour ne citer que lui en ces temps d'Halloween).
M.F.A est cette œuvre de style rape and self-revenge qui comme Hard Candy et les suites de I Spit on your grave, se perd complètement dans ce qu'il souhaite représenter à l'écran. Du gore/explicite, du voyeurisme (de part les scènes de viol et de torture), du drama-thriller, du suspens, du psychologique? En tout cas on ne s'y retrouve pas et forcément les premières références du genre tel que le satisfaisant I spit on your grave, nous font indéniablement deviner toute l'intrigue dans ses grandes lignes; "je me fais naïvement avoir par un gentil garçon, il me viole, j'en subis les conséquences psychologiquement, je dévie, je me venge". De cette façon, on se retrouve à tout miser sur la qualité des scènes explicites et pénibles (celles de vengeance en particulier) ainsi que sur la transformation psychologique de la victime. Mais là non plus on n'a rien à se mettre sous la dent.
En même temps, le film se veut être davantage une sorte de drame et je trouve que ça ne fonctionne en rien. J'y voyais de l'intérêt dans le film psychologique/horrifique I Spit on your grave, mais difficile de renouveler l'expérience et de porter de l'originalité en surfant sur d'autres genres cinématographiques tout en s'appuyant sur l'intrigue de base: viol+auto-justice. Pour l'instant, seul l'horreur/psychologique va de pair avec le rape & (self)-revenge selon moi. Enfin, en tout cas ce ne sera pas ce film qui prouvera le contraire.