Miller la pâtée
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Dans l’ouverture, Miller semble propose une leçon très nette sur le regard : à la lunette du fusil policier du premier opus succède les jumelles et la longue vue de son prisonnier. Un voyeurisme bien moins jovial, puisque c’est à un viol et un meurtre qu’on assiste, notamment à travers le regard impuissant du voyeur, qui passe du rictus de la curiosité à l’effroi.
Le western se radicalise les séquences s’étendent, les dialogues s’amenuisent.
Certes les déglingos post-apocalyptiques passés à la moulinette des 80’s, ça pique les yeux : esthétique, au choix, sado-maso, punk à crête ou peroxydé en jogging et queue de cheval façon Véronique et Davina, il faut s’habituer.
Mais tout ce folklore ne peut atteindre les scènes de bravoure du film, au sommet desquelles la poursuite finale, charge héroïque de vingt minutes durant lesquelles la jubilation nihiliste est à son paroxysme. Une fois encore, la musique, insupportable, est une véritable purge sur la grande maitrise visuelle de cette ligne droite continue, où se mêlent les circonvolutions de poussière, de sang de fioul, de rouille et de carreaux d’arbalètes.
Ce film est à montrer à la jeunesse d’aujourd’hui, pour lui réapprendre les vertus d’une image d’autant plus spectaculaire qu’elle est vierge de tout effet numérique. Radical, pessimiste, notamment dans la vision qu’il propose de l’enfant, dépourvu de langage et ne manifestant totalement sa joie que lors de la mort brutale de ses adversaires, il détruit les derniers rudiments de civilisation dans l’optique d’un renouveau qu’on laisse au soleil couchant, vers le lointain, toujours strié des panaches de poussière.
Bon, le méchant à crête rouge est un sosie de Michaël Youn, et ça m’a profondément dérangé.
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le 21 nov. 2013
Modifiée
le 21 nov. 2013
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