Délibérément annoncé comme une inspiration du film Footnote sur la relation père fils, Maestro(s) s'affiche comme un drame, plus une comédie familiale d'ailleurs, qui permet au fils de s'affranchir enfin du père alors qu'il est déjà au sommet de son art de grand chef d'orchestre.

Ainsi le quiproquo malencontreux sur l'appel à prendre la direction de l'orchestre Philarmonique de la prestigieuse Scala de Milan va-t-il mettre père et fils au pied du mur de leur mésentente cordiale qui semble durer depuis toujours..., tant ils sont l'égal l'un de l'autre dans leur métier identique en tout point...

Evidemment ce film joue beaucoup sur le tandem Pierre Arditi-Yvan Attal, tour à tour grave, drôle et finalement touchant... C'est d'ailleurs pour Pierre Arditi un renvoi à son histoire personnelle, avec son père artiste peintre dont il a mis un certain temps à se détacher..., dixit le comédien...

Le rôle de la mère, excellemment joué par Miou-Miou, éclaire avec sagesse l'histoire dans le contexte familial, qui semble bloqué depuis fort longtemps, tant le père et le fils préfèrent jouer l'esquive; la femme et mère joue un rôle clé dans leur rapprochement, qui passera par un nécessaire affrontement... Bien sûr, on n'est pas dans une relation psychologique travaillée en profondeur, mais est-ce le but poursuivi par le réalisateur Bruno Chiche ?

A côté de ces trois acteurs majeurs, on salue une bonne Pascale Arbillot, apportant dynamisme et enthousiasme dans le rôle de l'ex/agent/coach...

Le petit fils (campé par un Nils Othenin-Girard qui semble d'abord à côté de la plaque mais finalement assez touchant en soutien de son père) montre qu'il y a autre chose de possible que la musique dans l'avenir de cette famille...

Cette comédie aurait pu être jouée dans un tout autre domaine professionnel, mais outre la rareté, donc l'intérêt, d'une telle situation entre chefs d'orchestre père et fils, les très bonnes scènes de musique apportent, certes pour les non mélomanes, un rythme bénéfique au scénario du film, ainsi que quelques situations comiques qui font passer un bon moment.

Au final, plutôt un bon film, heureusement servi par trois "monstres sacrés" du cinéma français !

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le 14 déc. 2022

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Azur-Uno

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