À partir de photographies, d’un extrait vidéo et de prises de son relatant les affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre, Charles Matton compose une mise en images coup-de-poing de ce temps d’agitation politique où le montage traduit la violence endogène tout autant que le crescendo dramatique au terme duquel l’horreur aura atteint son paroxysme (corps blessés, visages défigurés). Œuvre de révolte, Mai 68 ou les violences policières croise l’art photographique et la technique de montage propre au cinéma pour composer une forme-sens dans la lignée de certains films de Jean-Luc Godard. Mieux qu’une fiction, ce court-métrage plonge le spectateur au cœur du chaos environnant et lui fait ressentir tout un flot d’émotions diverses. Preuve que le cinéma de Matton est d’essence sensorielle, qu’il cherche avant tout à faire vivre ce qu’il montre en éveillant les sens avant les consciences.