Man of Steel est un bon Superman, mais un mauvais film.
J'entend par là que la mythologie est très bien servie, et que la refonte de Snyder passe très bien. Arriver à rendre l'apparence du personnage pas trop ridicule était une gageure, mais Zack a trouvé la solution: virer le slip. Il ne reste plus qu'à faire quelque chose pour ce brushing aussi invincible que son propriétaire et on arrivera sans doute à quelque chose.
Bref, le coup du Superman réaliste et plein de félures, Nolan-style, passe plutôt pas mal. On notera la différence d'approches entre DC et Marvel sur ce point, les copains de Spiderman étant nettement plus portés sur le popcorn que sur l'introspection. Ce qui risque de s'avérer payant à long terme, parce que la Justice League of America, pendant des Avengers, s'annonce comme un regroupement de névrosés au dernier degrès. Mais passons.
Non, là où Man of Steel se plante, c'est qu'il n''est pas très bien foutu. J'avais apprecié 300, supporté Sucker Punch, mais là...
On a droit à une première partie alignant les élements de scénarios, comme un manager aligne les milestones. Clark se cherche, Check. Carl découvre son origine et devient Superman, Check. Zod arrive, Check. Les 2/3 du film sont portés par un rythme affligeant qui réussit à annuler a peu près toute empathie pour le personnage principal. Le spectateur ne sera pas aidé par des scénes de flashback pas franchement terribles, qui culminent avec la mort de Jonathan Kent, un beau Darwin Award comme on en fait peu et normalement des années de psy pour Clark, mais Sups est Sups.
Une fois le scénario posé, on sent bien que Snyder est fatigué, du, il fait tout peter comme un vulgaire Michael Bay. Une heure entière de gens se rentrant dedans à la vitesse du son, de glissades sur 2km en ratiboisant du goudron, d'explosions de la taille d'une ville et de jeter de voiture. Si ça s'avère rigolo au début, car bien foutu, c'est franchement insupportable vers la fin. On notera une OST qui confirme que Hans Zimmer est mort, et que ses travaux actuels sont en réalité des remixs de lui même par le DJ résident d'une quelconque boite de Seignosse.
En résumé, des idées plutôt cool, mais un film plutôt chiant. Je pense que je préfererai Wolverine contre les ninjas.