Epileptiques : s'abstenir.
Le montage clipesque de ce film est absolument dégueulasse : c'est tellement mal monté que j'ai eu mal aux yeux et parfois même la nausée (j'avais bien mangé avant, j'aurais peut-être pas dû...
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le 7 août 2011
22 j'aime
Adaptation du roman signé A.J Quinnell et remake américain de Kidnapping- Pericolo in agguato d'Elie Chouraqui, Man on Fire aura mit 22 ans à voir le jour. Le travail de longue haleine du réalisateur Tony Scott (Top Gun) et son équipe aura été récompensé. Une histoire géniale, des acteurs motivés, un lien fort entre un garde du corps et une petite fille, Man on fire va vous retourner l’estomac au sens propre comme on sens figuré.
Le drame qui envoyait du pâté dès la première heure
Man on fire aura eu une forte impact sur mon petit cœur la première fois que je l’ai vu. On peut s’indigner devant la manière dont Tony Scott tient la caméra, offrant des scènes d’actions proches de ce que nous a offert Paul Greengrass (La franchise Jason Bourne), spécialiste de la shakycam qui te retourne l’estomac en moins de deux. Là, c’est plutôt du montage épileptique et séquences mal cadrées. Pourtant, cette erreur « pour certains » marche, permettant d’accentuer le caractère réaliste et violent des évènements liés aux kidnappings et fusillades. Et si le mauvais cadrage de la caméra était fait pour rendre le film immersif ?
Man on Fire, c'est un vrai bijou du septième art. Dans un souci de réalisme, beaucoup de recherches auront été effectuées pour cette histoire de kidnapping afin de donner cette sensation que ça ce passe devant nos yeux. Après la drogue, le kidnapping est le deuxième business au Mexique. Autant vous dire qu'il y a de réfléchir à deux fois avant de partir en vacances là bas. Pour l'anecdote, alors que ça ne faisait qu'une semaine que Tony Scott et son équipe étaient en tournage, il y a eu 26 enlèvements.
Au départ, ce thriller a tout du classique de base où on se doute de l'issue de son histoire. Pourtant, à mesure de l'avancement de l'intrigue, c'est une toute autre sensation que l'on aura. Man on fire, c'est du thriller bien plus complexe qu'il n'y parait, s'intéressant en priorité au développement de ses personnages qu'à son enjeu.
On en a connu des films de kidnapping comme Un monde parfait, Breakdown, La Rançon avec Mel Gibson ou pour aller plus loin, Commando. Chacun aura toujours accordé une importance capitale au travail sur l’écriture de ces personnages. Sans quoi, impossible au spectateur de ressentir quoique ce soit. Man on fire, il a quelque chose en plus: sa bande son. Additionné à son esthétisme, les musiques, le look et le jeu des acteurs, les dialogues, TOUT vit en symbiose, naturellement, comme-ci rien n’avait été rajouté.
On ne m’a pas payé pour être ton ami mais pour te protéger.
Man on fire ou l’art d’apprivoiser son garde du corps
La première heure, hormis les 5 premières minutes sera assez soft, proposant de travailler sur la relation entre Pita et John, sorte d’histoire d’amour père/fille. De quoi se demander si on est bien dans un thriller. Pourquoi prendre autant de temps? Pour que la puissance émotionnelle qui en découlera par la suite soit plus forte. On veut vous impliquer dans cette histoire, faire en sorte d'imprégner votre cœur de cette belle amitié entre ce garde du corps et cette petite fille. Ca, c'est plus qu'appréciable, d’autant plus que la fillette, tout ce qu’elle veut, c’est l’amour de ses parents. Parce que oui, comme toutes les familles de bourgeois, les parents ne consacrent pas assez de temps à leur progéniture. John Creasy représente le père qu’elle voudrait et lui la fille qu’il aurait voulu.
Vient alors la seconde partie du film, véritable claque vous montrant que la vie, si elle en a envie, peut en un claquement de doigts vous arracher ce que vous aimez. Creasy avait fermé son cœur à l’amour, puis l’a réouvert grâce à Pita, rien que pour Pita. Voila que celle qui a réussie à faire renaitre cet homme se fait enlever. Dites au revoir au drame, et bonjour au thriller axé sur la vengeance. Man on fire bascule d’une émotion très forte à un genre d’émotion différent dont on ne décrochera pas.
Là, nous voici en plein dans un thriller d'action où tu comprends que Denzel Washington, il est cool, il est rempli de sagesse et taciturne, mais si tu fais du mal à quelqu'un de cher à son cœur, il te traque et une fois choppé, tu es foutu. Quelle brillante idée que de commencer par nous présenter un personnage fermé qui finit par s’ouvrir pour au final se refermer et devenir un guerrier. Pour une histoire aussi injuste que celle d'un kidnapping demandant à avoir un héros bad ass, Denzel, c'est l'homme de la situation. Punitif, inventif, expéditif, Creasy ne fera pas dans la dentelle. Un vrai anti-héros à la Punisher, comme on l'aime.
Je suis la brebis égarée ma sœur.
La face sombre de Denzel Washington
Clairement, Denzel Washington, on aime son coté obsessionnel, sa sagesse mais surtout son coté sombre qu’il cache sous toute cette couche de bonté. La dureté et le mystère entourant son personnage fascinent. Pas de méchanceté, mais de la fermeté dont le personnage a dû se forger dans un mécanisme de défense contre le monde. Au départ, on ne sentira pas une once d’humanité chez lui. Par la suite, ça sera totalement différent. Prenez cette histoire de relation entre le garde du corps et sa cliente comme une sorte de voyage spirituel pour notre héros trouvant finalement sa voie grâce à cette adorable petite de neuf ans aux discussions très adultes.
On se rendra compte dès le début que John refuse de s’attacher pour la simple raison que de par son métier, il connait le pouvoir de la mort. D’autant plus en étant garde du corps, doublement plus par rapport aux enfants qui, comme il dit, sont faibles et souffrent plus qu’un adulte. D’où sa fermeté par rapport à Pita. Mettre en avant le charisme de Denzel, Tony Scott il y arrive. Tout en c'étant donné les moyens de développer un scénario crédible loin d’être tout rose, voila que les acteurs entourant Denzel Washington apportent un autre plus à notre film. Christopher Walken, Mickey Rourke, Marc Anthony (qui gère autant en tant que chanteur qu'en tant qu'acteur), Radha Mitchell et Rachel Ticotin (oui, Melina dans Total Recall).
Denzel Washington, comme à son habitude, donne de sa personne, s’imprègne de l’essence du personnage qu’il interprète pour ne plus faire qu’un avec lui. Son personnage parle au début très peu, semble très fermé. Denzel se doit donc de jouer beaucoup en parlant peu. Il a beau excellé dans n’importe quels films, dans les vigilante movie, on l’adore encore plus parce qu’il arrive à élever son charisme.
De la punchline épicée, des interrogatoires musclés, des effets visuels côtoyant de prêt l’ambiance des boites de nuit, Dakota Fanning attachante et au sommet de son talent d’actrice, on aurait aimé ne pas avoir d’indigestion d’effets épileptiques lors d’un changement de rythme mais le traitement de la relation Pita/John ainsi que le caractère défoulant de ce thriller masquent totalement ses défauts qu’on finit par accepter.
Le pardon ça se passe entre eux et Dieu, moi je me charge de faire les
présentations.
Au final, ces couleurs chaudes étouffantes, mélancoliques, crépusculaires et poétiques (le petit filtre orangé, la marque de fabrique du réalisateur), ses flashs hypnotiques montrant le choc psychologique des personnages, sa dureté, sa somptueuse bande originale d'une puissance émotionnelle indescriptible signée Lisa Gerrard Elegy (Gladiator) et Harry Gregson-Williams, la construction de la relation forte à la fois honnête, sincère et bouleversante tissée entre Pita et John, ainsi que l'ambiance nerveuse de la deuxième partie du film rendant une nouvelle fois gloire au charisme de Denzel Washington, font de Man on Fire un genre de vigilante movie réalisant l’exploit de nous faire verser quelques larmes tout en nous défoulant. Plus qu’un défouloir, un drame poignant parlant des regrets, de la solitude et ce qui nous lie aux autres.
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Créée
le 19 août 2018
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