Au début du visionnage, le film semblait avoir pas mal de cartes en mains pour réussir : scènes d'actions stylées, décors sombres au tournage quasi-cyberpunk, style quasi-Yakuza (je parle du jeu) du film, secret enfoui, du personnage, personnages secondaires formant un motif agréable...bref, de quoi s'attendre à une suite qui laisserait un bon souvenir.
Malheureusement, plus le film se déroule, plus on se rend compte que le film reste complètement en surface tout en restant bloqué entre deux approches (action virile et sensibilité féminine) qu'il essaie maladroitement d'opposer par l'alternance d'extrêmes : extrême violence et classe virile lors des scènes d'action liées à la "pègre" VS scènes de découverte de la "vraie féminité "(celle du coeur) avec des habits ultra-flashy voire vulgaires. Bref, en opposant deux caricatures qui bénéficient du même traitement dans la bande son (avec des alternances loufoques mais pour le coup réussies), le film espérait servir son propos...ce qui est justement une mauvaise approche.
Alors certes l'interdit entraîne les excès mais ce qui est dérangeant est que la progression psychologique est bloquée par un maintien de deux personnages très différents qui ne se rencontrent jamais entre les deux types de scène : quand le héros est dans l'action, il est la caricature du flic superpuissant et stylé à l'asiatique tandis que quand il est en mode féminin c'est une vraie dragqueen.
Du coup, je n'ai pas vraiment réussi à me sentir pris dans cette narration très superficielle qui en plus propose une intrigue policière aux raz des pâquerettes et sans intérêt au final (on dirait un vieux telefilm des années 70 sur TF1). Les scènes muettes (oui car le muet est censé être poétique) des amours de jeunesses n'est également jamais mis en perspective est est d'une mièvrerie qui empêche toute émotion profonde.
Alors que reste-t-il à ce film ? Des personnages secondaires sympathiques et une certaine mise en évidence de la difficulté sociale des gens dans cette situation (l'hôpitall pas du tout clean, les mensonges, les blagues viriles, etc. qui font d'ailleurs abandonner au héros son rêve...mouais... De l'humour bon enfant et décalé de temps en temps.
Pour le reste, il s'agit d'une oeuvre en clair obscur extrêmement primitif sans aucune vraie direction scénaristique.
Au passage, cela n'affecte pas ma note, mais j'ai été très dérangé physiquement par ce film et ai souffert pendant au moins 15 bonnes minutes. Si comme moi vous ne supportez pas l'évocation de la chirurgie lourde, passez votre chemin car c'est parfois cru et assez visuel.