Le feu Z'dar-tifice d'un maniaque revenu d'entre les morts !

Mêlant slasher et thriller sur un rythme lancinant à vous glacer le sang, que la B.O. de Jay Chattaway (qui avait déjà composé pour Lustig sur ses deux films cultes que sont Maniac et Vigilante avant de se perdre pendant 5 ans dans la filmo de Chuck Norris) magnifie avec perfection, William Lustig signe à nouveau ici un pur produit des années 1980 qui a l'apparence d'une série B mais qui n'a pas à rougir des autres mastodontes du même genre, toute époque confondue.

Robert Z'Dar incarne à la perfection ce maniaque, autrefois policier que le système a corrompu et que la prison a anéanti. Ecorché, lapidé, et même enterré, ce colosse mystérieux, encore plus froid que la mort elle-même, va tout faire pour se venger de ceux qui l'ont détruit. Mystérieux, quel autre mot pourrait mieux convenir à Matt Cordell ? On ne sait rien de lui de tout le film, on ne voit d'ailleurs son visage scarifié que lors de la dernière scène du film. Il agit tel un fantôme, de nuit, dans l'ombre... De son corps, on ne verra que ses mains. Ses motivations ? Il nous faut attendre la dernière demi-heure du métrage pour les comprendre par un flash-back sur ce qui lui est arrivé en prison. Une magie envoûtante entoure le personnage. Lustig maîtrise sa réal' d'un bout à l'autre.

Maniac Cop, le personnage culte du film. Et pourtant, il n'en est pas l'élément principal en terme de présence à l'écran. En effet, en face, dans le rôle du gentil, on retrouve Bruce Campbell, acteur devenu star depuis l'énorme succès d'Evil Dead au début de la décennie, acteur désormais fétiche de Sam Raimi, qui s'offre d'ailleurs un caméo dans le métrage de son pote Lustig. Campbell joue le rôle d'un agent de police, Jack Forest, dont ses déboires sentimentaux vont lui apporter beaucoup d'ennuis quand, bientôt, sa femme va être assassinée par celui que personne ne soupçonne encore alors qu'elle venait tout juste de voir son mari au lit avec une maîtresse fliquette. Forest devient alors aux yeux de ses supérieurs l'assassin qui tombe à pic. Mais, comme bon héros qu'il est, il lui faudra passer au-dessus des accusations et des flics têtus comme des mules pour s'en sortir vivant et protéger la vie de sa belle blonde lorsque notre tueur maniaque tentera de s'en prendre à son joli minois. Le maniaque finit empalé sur un mât à rendre jaloux Théo, le héros s'en sort de justesse, pas d'embrassades mais tout le monde est heureux. Fin !

Mais, dans les marais de l'oubli, en est-il vraiment fini du Maniac Cop ? Réponse... dans le prochain opus !

En résumé, un film bien méconnu dans son milieu mais qui bénéficie à juste titre d'un petit culte pour ceux qui l'ont vu. Bruce Campbell confirme son statut récemment acquis de star, Lustig montre une fois de plus qu'il n'est pas manchot caméra à la main. Quant à (feu) Robert Z'Dar, sa prestation simpliste mais stupéfiante de notre tueur maniaque aurait pu lui offrir des rôles de plus grande envergure par la suite. Hélas, il est davantage resté dans les mémoires des amoureux de nanars pour ses cabotinages dans Samuraï Cop ou Tango & Cash. Je ne me permettrai pas de cracher dessus, considérant Nanarland comme ma bible cinématographique. L'homme à la mâchoire d'acier aura tout de même eu une honorable carrière de second couteau dans l'industrie hollywoodienne... C'est déjà ça !