(Pas une critique, juste quelques remarques et citations)
____Documentaire sur Marcel Rochas (1902-1955, il a une tête et allure à la Gatsby...bref, on veut être lui).
La première partie, ma préférée, trop courte, aborde la couture,
puis la deuxième est consacrée à son métier de parfumeur et la suite de l'entreprise: le doc devient alors un peu trop à mon goût une sorte de publi-reportage.
____Je le connaissais comme modèle du film 'Falbalas' qui a suscité beaucoup de vocations dont celle de Jean Paul Gaultier.
Rochas serait d'ailleurs le créateur du département 'costumes' dans l'industrie du cinéma.
"ses créations bousculent les codes de l'époque...pantalons, pyjamas, manteaux de plage ou robes de soirée cintrées...
Michèle Morgan ne jure que par lui, puis il aura à ses pieds les stars de Hollywood Katharine Hepburn, Marlène Dietrich,
Jean Harlow ('ma... blonde platine', moins bête qu'on ne le disait),
Gloria Swanson,
puis Mae West, pour qui il inventera la guêpière en chantilly noire... "
L'idée que je nomme Dagobert:
"Avant Chantal Thomass puis Jean Paul Gaultier (et des rappeurs...), Marcel Rochas a l'idée des sous vêtements en dehors.
Il sent les prémices du retour au corset.
C'est un des premiers qui va montrer des 'montrés-cachés', qui va mettre le sous-vêtement à l'honneur;
il va faire des robes-corsets en satin entièrement recouvertes de dentelle de chantilly."
____Il serait peut-être de nos jours ciblé par des reproches d'appropriation culturelle...(c'est la mode) tant il est décrit comme une "éponge" de la vie culturelle ...utilisant "réminiscence" et références===>
"Il aimait s'entourer des derniers créatifs du moment.
Il était toujours de la dernière sortie, de la dernière exposition.
Il aimait les expos universelles, les expos de peinture,
il aimait ses contemporains artistes.
Pour lui, du coup, tout était que réminiscence dans ses collections...ça va l'emmener dans des contrées lointaines.
Par exemple, son si beau manteau, un peu pagode, qui fait référence aux pays asiatiques, qu'il avait vu/imaginé quand il a été voir une exposition sur l'Asie en France.
Je pense que c'était quelqu'un qui était une éponge.
La quintessence de son travail, c'était l'ajout de la 'fame' (sic) " (célébrité à ce qu'il croisait)"
"...ce sont ses mélanges de couleurs qui pourraient choquer au premier abord,
il ose justement le 'mélange' lorsqu'il crée la robe 'Loretta' en 1935".
Le doc m'a un moment refait penser à une de mes scènes préférées dans 'Haute Couture' de Jocelyn Moorhouse:
"Organdi, taffetas, faille de soie... se sont débarrassés de leur rigidité dans le temps;
Assouplissement des matières, pureté des lignes,
Marcel Rochas revendique la robe fourreau comme une seconde peau, qui enlace le corps de la femme.
Notamment son célèbre fourreau de dentelle blanche créé en 1935 bouscule tous les codes, car le corps de la femme libre s'est imposé comme une évidence."
Dans le film 'Haute Couture/The Dressmaker', Kate Winslet sort justement Sarah Snook de sa robe de mariée bouffante à grosses épaulettes meringuées (la camouflant quasiment)
pour la faire re apparaitre dans un fourreau moulant au grand cri de sa mère dont le quasi dernier souffle, est un hilarant:
"ce n'est pas son corps"
(comme dit le doc) "car les tissus dessinaient alors les courbes, les lignes du corps,
(Rochas) a l'art de sublimer le mouvement aussi par le jeu des matières;
on pense à sa création "Tentation", cascade de mousseline et de tulle noir en 1931, où il inverse les symboles du mariage pour souligner l'émancipation de la femme en utilisant les codes de la blancheur et de la dentelle mais autrement.
Cette robe devient une invitation au flirt.
( Comme dans la scène de la robe de mariée dans ...'Haute Couture').