À Paris, dans les années 1920. Marguerite Dumont (Catherine Frot), une grande bourgeoise richissime, passionnée de musique est persuadée d’être une soprano. Elle organise, chez elle, des concerts privés, devant un parterre de soi-disant amis qui ne sont en fait que des flagorneurs venus profiter de sa générosité sans bornes. Tous se rendent bien compte qu’elle chante horriblement faux et qu’elle n’a aucun talent mais personne n’ose le lui dire. Son mari fait tout pour être absent lorsqu’elle organise ses concerts ou n’arrive que quand elle a terminé. Son majordome noir, pour des raisons qui nous échappent, l’encourage dans ce qui est quasiment une addiction (c’est d’ailleurs dit à un moment du film).
Jusqu’à l’arrivée de deux jeunes gens, Lucien Beaumont (Sylvain Dieuaide), un journaliste, et son copain, Kyril von Priest (Aubert Fenoy) qui se fait passer pour un artiste excentrique. Venus là pour profiter du buffet gratuit, mis par jeu, mi par cruauté, ils se font admettre dans le cercle des intimes dans l’idée de profiter de la gentillesse de Marguerite. C’est en partie à cause d’eux qu’elle se mettra en tête de se produire sur une vraie scène devant un vrai public. Ils lui procurent alors un professeur de chant, un chanteur d'opéra sur le retour (Michel Fau), qui exploitera sa crédulité en s’installant chez elle à demeure avec sa clique de bracassés et de profiteurs, au grand dam du mari.
Comme lorsqu’on sait qu’un terrible événement va se produire mais qu’on ne peut rien faire pour l’empêcher, les spectateurs, fascinés, verront arriver la catastrophe. Devant une salle comble venue assister à la curée, Marguerite se surpassera pendant quelques minutes et chantera divinement juste avant que sa voix ne se casse et qu’elle ne s’effondre sur scène en crachant du sang.
Elle restera seule avec ses rêves fracassés.


Mon opinion sur ce film


J'avais vraiment hésité à aller voir ce film lors de sa sortie en salles. Bien que j'aime beaucoup Catherine Frot (dont le jeu m'avait enthousiasmé dans le rôle de la cuisinière de Mitterand dans Les saveurs du palais, la bande annonce du film m’avait fait grincer des dents (ou plutôt des oreilles) tant les pénibles glapissements de Marguerite y étaient insupportables. Mais, heureusement, on ne les entend pas dans tout le film et, même si les moments où la baronne s'égosille sont éprouvants, le film a aussi prévu quelques belles plages musicales pour les mélomanes. En conclusion, le film vaut d'être vu ne serait-ce que pour connaître cette aventure tragi-comique, inspirée d’une histoire vraie...

Roland Comte

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