Composé de documents d’archives (dont beaucoup étaient restés inédits), d’enregistrements de concerts, d’interviews et de lectures de lettres (lues en voix off avec délicatesse par Fanny Ardant), nous découvrons, derrière la diva inaccessible à l’impressionnante carrière, une femme simple, fragile, manquant terriblement de confiance en soi et en son talent.
Ce portrait intimiste de Maria Callas nous donne l’occasion de réentendre cette voix unique, à la fois par son timbre si particulier, par son registre exceptionnellement étendu de près de trois octaves, par une virtuosité inégalée alliée à un phrasé unique et, enfin, par son talent de tragédienne qui lui valut d’être choisie par Pasolini pour interpréter Médée dans le film du même nom.
Tom Volf, 31 ans, le réalisateur de ce film, s’est passionné pour la Callas qu'il a découverte il y a moins de dix ans. C'est en réalisant des captations de spectacles et des clips promotionnels pour le Théâtre du Châtelet qu'il a découvert l'opéra. Une aventure qui l'a porté très loin : il a d’abord publié un beau livre sur la Callas, réalisé une exposition et, maintenant un film[1].
On peut être critique vis-à-vis de ce film et certains seront déçus car, lorsque le générique de fin s’affiche sur l’écran, on a une impression d’inachevé. Mais peut-être était-ce la volonté du réalisateur qui rend ainsi un hommage supplémentaire à cette grande dame, aussi secrète qu’incomprise, dont la vie et la carrière se sont brutalement interrompues au grand dam de ses admirateurs. Il a au moins le mérite de nous faire découvrir la femme authentique et chaleureuse qui se cachait derrière la diva.