Marie-Antoinette par filmsenvrac
Titre original: Marie-Antoinette (Film américain)
résumé: An 1770. Alors âgée de 15 ans, Marie-Antoinette d'Autriche quitte son pays natal pour Versailles, où elle se marie au futur roi de France Louis XVI. Encore gamine, celle qui deviendra quatre ans plus tard reine de France devra pourtant faire face à la cours de Versailles, et s'y intégrer du mieux qu'elle le puisse. Mais son comportement en tant que reine ne changera pas de celui qu'elle avait avant, et en 1789, la révolution Française éclate, la menaçant directement. En Octobre 1789, la famille royale est finalement contrainte par les révolutionnaires à rejoindre Paris.
critique:
Après les très réussis "Virgin suicide" et "Lost in Translation", la désormais célèbre Sofia Coppola continue son étude du malaise adolescent à travers une biographie pour le moins réussie d'une des reines de France les plus connues, Marie-Antoinette, femme du roi Louis XVI. Et pour traiter ce thème, elle s'intéresse à la vie de la reine, de son mariage au futur roi, jusqu'à son départ de Versailles, en 1789.
Cette période est d'ailleurs très bien choisie, car elle correspond à une période ou Marie-Antoinette vit dans un monde "artificiel", sans se soucier de son peuple et des problèmes qu'il peut subir. Le malaise de Marie-Antoinette est d'avoir été mariée trop jeune, et changée trop brutalement de milieu, passant de la cours de Vienne à celle de Versailles du jour au lendemain, mais surtout, d'avoir été intronisée reine à un âge ou elle n'était encore qu'une adolescente dont personne ne pouvait limiter les caprices. Ainsi tout au long du film, on la voit s'empiffrer de gâteaux, acheter des chaussures, et organiser des fêtes ou autres réceptions, et tout ça à des prix exorbitants, plombant du même coup les caisse de l'Etat. Ainsi, tous son mariage, puis toute sa royauté, puisque l'on peut considérer que cette royauté prend fin en 1789, Marie-Antoinette l'a vécu dans l' insoucience, juste rappelée à l'ordre par sa mère, l'impératrice d'Autriche, qui la presse le plus possible de vite avoir un héritier au trône français, avec un mari qui mettra finalement 7 ans avant de "consommer le mariage", comme ils disaient à l'époque. On peut donc penser que Marie-Antoinette s'enfermait elle même dans son monde artificiel, représenté à partir d'un certain moment par le "petit Trianon", construit à sa demande, et dans lequel elle se retirait avec ses plus intimes courtisans et courtisanes. Il en était de même avec la petite ferme qu'elle s'était faite construire, mais qui n'était qu'une façade qui lui faisait croire à un "retour au source" de sa part, mais qui ne faisait en fait que l'éloigner de son peuple, lui donnant une image faussée de la vie à la campagne, et la rendant encore plus détestable aux yeux du peuple.
Nous suivons donc pendant deux heures, la vie insouciante d'une reine enfant, qui était alors clairement incapable de gouverner, car comme le dit Louis XVI à un moment, ils sont "trop jeunes pour gouverner", mais même si cette facette de la vie de Marie-Antoinette semble assez fidèlement retranscrite, la réalisatrice s'est permis quelques libertés en ayant choqué plus d'un. En effet, dans le Versailles de Sofia Coppola, le roi, la reine, ainsi que l'ensemble de la cours parlent anglais, sans compter quelques autres petites libertés, mais largement excusables, et une bande son superbement bien orchestré, alternant morceaux classiques et morceaux plus modernes (Strokes, Cures, Bow wow wow). Car il est à noter que Sofia Coppola fait partit des rares réalisateurs de nos jours à accorder une grande importance à la BO de ses films, et à mon sens, elle figure avec Quentin Tarantino en tête des réalisateurs utilisant et choisissant le mieux cette BO.
Sofia Coppola réalise donc là un troisième film à la hauteur des deux premiers, traitant encore une fois en grande partie du malaise adolescent, ou du malaise amoureux, du mal-être en général, en reprenant l'actrice Kirsten Dunst (qu'elle avait déjà fait jouer dans "Virgin suicides") dans le rôle de la reine Marie-Antoinette, et qui joue son rôle du mieux qu'elle puisse, bien qu'on comprenne pourquoi le jury de Cannes a préféré à cette prestation, celle de Penélope Cruz et du casting féminin de Volver.
critique écrite par Tagazok
ma note: 15/20