Fin de trilogie : les contraintes

Marie Antoinette se situe clairement dans le prolongement des deux premiers films de S. Coppola.

Après Virgin Suicide (l'émancipation vis à vis des parents) et Lost in translation (les choix personnels), voici un troisième film sur le passage à l'âge adulte, ayant cette fois ci pour thème les contraintes et les responsabilités liées au fait de ne plus dépendre de ses parents.

Vu sous cet angle, le film propose une lecture cohérentes, même si les pressions auxquelles sont confrontées Marie Antoinette ne sont pas celles du commun des mortels.
C'est sans doute la principale limite du film : il est difficile pour le spectateur d'aujourd'hui de s'identifier à une aristocrate de la fin du XVIIIe siècle.

Autre point difficile à négocier pour Coppola, le choix de l'esthétique pop : certaines scènes sont très réussies, comme l'empilement de chaussures et de gâteaux montrant la frénésie de divertissement de la reine. Mais cette esthétique montre aussi ses limites avec d'autres scènes : passages devant le grand canal ridicules vus les itinéraires empruntés, batifolage dans les champs totalement impossibles vu l'étiquette versaillaise...

Mieux on connait Versailles et la royauté, plus ces passages (et ils sont nombreux) deviennent risibles. Le spectateur francophone étant définitivement achevé par les quelques phrases prononcées par les acteurs américains dans un français plus que laborieux.