Trouble moi ce soir

Un documentaire passionnant sur le dernier film inachevé de Marilyn, Something's Got to Give, narré par Coburn. Le film devait réunir, sous la houlette de Cukor (à contre-cœur, sa précédente collaboration avec la blonde dans le Milliardaire s'étant peu ou prou mal terminée), Dean Martin, Cyd Charisse et Monroe donc dans le rôle de la femme disparue depuis 5 ans du premier et fraichement retrouvée.
Le documentaire fait intervenir les rares protagonistes encore vivants dont Charisse, Bernstein (le second scénariste engagé), Weinstein (le producteur) et son médecin attitré et s'efforce de retracer le plus fidèlement possible les derniers mois de vie de Marilyn. Entre joie intense et dépression, sautes d'humeur, maladies et arrêt du tournage, c'est une descente aux enfers qu'aura connue l'idole. C'est par exemple au milieu du tournage et contre la volonté de la Fox (malgré qu'ils lui eurent donné leur accord) qu'elle se rendra à l'anniversaire de JFK pour entonner son célèbre "Happy Birthday Mr President". On y apprend également que le film, avant de devenir un gouffre financier, devait servir à éponger les déficits que la production du Cléopâtre de Mankiewicz accumulaient. C'était évidemment sans compter sur l'absentéisme récurrent de Monroe. La ponctualité n'était pas une de ses qualités. Ou plutôt de ses priorités. Elle était maniaco-dépressive et se shootait aux somnifères et au champagne. Son enfance désastreuse, sa volonté vaine d'enfanter et ses relations amoureuses chaotiques la détruisaient à petits feu. Elle fêtait son 36e anniversaire. Quand finalement la Fox, avec l'accord d'un Cukor agacé, la limogea, elle retrouva un semblant de vie. Mais devant la loyauté de Dean Martin (c'était Marilyn ou personne d'autre et la Fox avait engager Lee Remick) la production fut avortée. C'est quand elle reprit, sous l'élan de Monroe qu'elle partit.
Au documentaire succède les 40 minutes du dernier film de Monroe, monté et remastérisé à partir des 9h de rush retrouvés dans les archives de la Fox. Comme ça, à vu de nez, elle n'avait jamais été aussi belle. My darling Marilyn.