Soirée 2 Bolognini sinon rien, avec un autre film pas facile à voir, l'excellent Marisa la Civetta (la coquette en français), film plus léger que le précédent, mais tout aussi réussi. Sur un scénario coécrit avec Pier Paolo Pasolini qui n'avait pas encore réalisé son premier film, Bolognini livre le portrait d'une jeune femme d'une petite ville de bord de mer qui cherche l'amour. Elle travaille au buffet de la gare, est d'une beauté totalement hallucinante (Marisa Allasio, sublime en effet), et est surtout une femme libre, qui s'habille en robes courtes et profonds décolletés, affolant les hommes qui perdent tous leurs moyens à ses côtés, et ayant une approche du sentiment amoureux à la fois libre et novatrice. Elle finira par trouver l'amour avec un jeune marin et le film est étonnamment assez solaire pour un film italien de l'époque avec un sujet pareil. On est assez loin d'un Pasolini ou d'un Pietrangelo (qui sont souvent d'une dureté hallucinante avec ce genre de personnages, montrant ainsi la cruauté du monde en Italie à cette époque), et plus proche d'un Dino Risi, avec tout ce que son cinéma à de solaire et de positif, sans oublier pour autant le réalisme de la situation italienne de l'époque.