Bon déjà ce film 33 me confirme que Yoji Yamada n'est pas un réalisateur vieux jeu se reposant simplement sur ses acquis mais qu'il est aussi en phase avec son époque et qu'il sait parfaitement adapter sa recette au public actuel : ici le changement se résume avec l'apparition d'un seul personnage qui accompagnera la famille pendant un petit bout de temps, Akemi (Jun Miho) qui fait une entrée très remarquée dans la série avec des tics complètement tue-l 'amour comme son "Ne ah" en pleine séance de préparation pour son mariage je kiff :p , et une manière de se comporter qui contraste avec la sagesse de la famille, elle est exubérante quoi, pleine de vie et ça fait plaisir de voir un tel personnage. On se souvient de Aiko dans le 28 bah c'est un peu le même style sauf que Akemi restera elle ♡♡
Cet épisode ci est un des plus moroses de toute la saga puisque Torajiro est confronté à plusieurs situations où il a un regard beaucoup plus critique vis à vis de sa condition de colporteur; sa rencontre notamment avec son ancien camarade désormais père de famille, une vie décente que Torajiro ne peut pas se permettre de bousiller par sa présence, sa condition est malédiction et c'est un sentiment fataliste qui planera sur l'entièreté de ce film.
Plusieurs dialogues avec sa madone sont très poignant et très rapidement nous avons conscience qu'une relation amoureuse n'est pas envisageable entre les deux.
"What's the sense of experiencing Misery?" dira notre itinérant à cette jolie jeune femme qui veut profiter de sa jeunesse pour expérimenter de nouvelles choses...
Je trouve en tout cas que c'est une des relations les plus pathétiques de la saga, même l'homme sur qui Fuko craque n'est pas quelqu'un de très fréquentable : Tony (Watase Tsunehiko qui joue le même rôle habituel de voyou).
C'est un 33ème épisode très triste clôturant sa trame principale sur une dispute et pourtant il reste encore 10mn ! qu'est ce que Yamada peut raconter en plus ? Un mariage pardi ! Ce n'est pas tant la cérémonie en elle même qui est grisante mais l'apparition "d'une bête très féroce" rythmée par la symphony de Beethoven, qu'est ce que je me suis marré.
Sinon quelques points qui m'ont bien marqué ici :
-Je viens de me rendre compte que les rêves sont vraiment prémonitoires en fait, c'est de plus en plus présent en tout cas !
-C'est une des principales qualités de la saga mais ici ça m'a d'avantage sauté aux yeux : le talent avec lequel Yoji Yamada par une mise en scène modeste et routinière est capable d'utiliser tout l'espace à disposition pour donner l'illusion de la vie, la vraie. Quand le cadre est occupé par des personnages en train de discuter est ce que ça veut dire que l'espace entier (celui qu'on ne voit pas aussi) est mis sur pause pendant ce temps ? Oh que non ! Les personnages s'occupent tout le temps, font différentes activités et il suffit d'un petit travelling horizontal pour constater que juste à côté la mariée est en train de se préparer avec les femmes de la famille, c'est juste merveilleux.
C'est comme Sakura qui discute avec Fuko près du fleuve Edo pendant ce temps nous pouvons apercevoir Mitsuo au loin jouer avec son groupe de musique scolaire, sans déconner il y a beaucoup de réalisateurs qui sont capables de donner une telle illusion de la réalité ? de l'instant présent ?
- j'espère que Umetaro ne va pas un jour passer à l'acte de se pendre ! Il le répète bien trop souvent le malheureux.