Massage Parlor Murders ou Massage Parlor Hookers selon vos préférences est un film d'exploitation tellement oublié et inconnu que sa fiche Sens Critique n'existait même pas. Petite production érotico-horrifique tournée à l'arrache avec un budget ridicule, le film était destiné aux doubles programmes des cinémas d'exploitation de la 42éme rue au début des années 70. Le film co-réalisé par Chester Fox et Alex Stevens est un pur produit d'exploitation dont l'intrigue se résume à son titre et dont l'ambition principale est d'offrir au spectateur ce qu'il est venu voir, c'est à dire du sang et des nichons.
Massage Parlor Murders raconte donc l'histoire de deux flics qui traquent un tueur sadique qui s'en prend aux hôtesses de salons de massage de la 42éme rue.
Massage Parlor Murders n'a pas une grande valeur cinématographique, on sent que tout respire un peu l'urgence et la précipitation et globalement rien ne semble jamais maîtrisé à l'image d'un scénario qui semble avoir été écrit au jour le jour avec des dialogues improvisés et des comédiens visiblement libres d'être mauvais comme des cochons. On pourrait encore ajouter un sens du montage bien particulier , des séquences de pur remplissage et quelques scènes complétement Wat The Fuck pour parfaire le tableau d'un bien mauvais film mais pas complétement antipathique pour autant. Le film s'ouvre même sur une pure scène de comédie avec un rouquin à lunette un peu rondouillard qui s'essaye pour la première fois aux massage avec une hôtesse qui soucieuse de lui prendre un maximum de pognon lui dit qu'il ressemble à Clark Gable dans Autant en Emporte le Vent avant de lui tripoter la poitrine avec une technique de massage visiblement apprise chez un boulanger pétrissant sa pâte à pain. Moins volontairement comique mais toujours aussi amusante la suite nous plongera dans cette enquête avec un flic brun d'origine italienne toujours super énervé et son collègue blond plus posé mais tout aussi incompétent. Car n'écoutant que leur courage et leur ténacité nos deux inspecteurs se contenteront surtout de fréquenter les salons de massages en espérant que le tueur se pointe au même moment qu'eux. L'intrigue est donc des plus répétitive avec un meurtre à espace régulier et paresseuse surtout que l'aspect enquête passe bien après la volonté de mettre à l'image un maximum de séquences gentiment érotiques. Il faudra donc attendre la toute fin du film pour que l'un des flics est une révélation divine et comprenne le mode opératoire du tueur qui aussi surprenant que cela puisse paraître rapprochera d'un coup Massage Parlor Murders de l'un des plus grand film de psycho killer de ses dernières années.
Pour le reste il reste le plaisir de retrouver l'ambiance si particulière de la 42eme rue des années 70 qui est filmée de manière quasiment documentaire. Le film propose également une séquence assez improbable durant laquelle nos deux flics regardent par le trou de la serrure un spectacle SM ultra violent avec un type en collant et juste au corps fuchsia en train de faire de la danse classique sous le regard perdu d'une hôtesse. Les amateurs de cinéma de genre auront toutefois le plaisir de retrouver dans un petit rôle Sandra Peabody qui incarnait l'une des pauvres victime de Krug et sa bande dans La Dernière Maison sur la Gauche.
Rien d'étonnant donc à ce que Massage Parlor Murders soit un film largement oublié même si son ambiance retro, son côté grindhouse, ses excès mesurés et ses aspects involontairement drôle permettent de passer un plutôt bon moment.