Quand l'inconscience m'a joué un tour !

Film culte par excellence. Très grande révolution pour l’époque, notamment dans les effets spéciaux. Et pourtant, je ne l’avais pas aimé. Oui, vous avez bien lu : Matrix ne m’avait pas laissé une bonne impression la première fois. Ni la seconde d’ailleurs. Mon excuse pour cela ? Tout simplement mon âge : je devais avoir 8-9 ans quand j’ai découvert ce film des frères Wachowski. L’occasion pour moi de redécouvrir ce film, avec un nouveau point de vue et les années qui ont défilé. L’occasion de dire « normal que je n’aimais pas le film, comment un gosse peut-il comprendre quelque chose à cet univers ? » sans pour autant cacher un véritable plaisir lors du visionnage.

Avec le poids de l’âge et au bout de ce 3ème essai, j’ai pu enfin apprécier Matrix dans sa totalité. J’ai réussi à prendre conscience de l’immensité du scénario et de son originalité. Soit un homme qui va découvrir que le monde dans lequel nous vivons n’est rien d’autre qu’une illusion numérisée par les machines qui ont pris le pouvoir et qui nous utilisent pour pouvoir les « fournir » en énergie. Un homme qui se trouve être l’Élu. Celui qui mettra un terme au règne des machines et qui saura ouvrir les yeux à des millions de gens emprisonnés dans leur insouciance. Si le concept d’univers numérique parallèle inconnu des gens n’est pas franchement nouveau dans le domaine de la science-fiction (Tron étant déjà passé par là), jamais ce dernier n’avait atteint un tel but de perfection ! Ici, la Matrice (l’univers numérique servant d’illusion, faisant dresser une ville de la fin du XXe siècle comme New York) et tout ce qui s’y rattache (le fonctionnement, le but…) représentent un travail titanesque en matière de détails scénaristiques. À l’instar de George Lucas (Star Wars) et de James Cameron (Terminator et le futur Avatar), Andy et Lana/Larry Wachoski ont su créer un monde et nous y emmener. Sans jamais nous lâcher !

Il faut dire aussi que ce dernier se montre d’une richesse hors du commun. Notamment avec des personnages au charisme fou (le devant à leurs interprètes et histoires). Ainsi, nous avons des protagonistes qui nous restent en mémoire, tels que Néo (Keanu Reeves), Morpheus (Laurence Fishburne), Trinity (Carrie-Anne Moss), l’excellent Hugo Weaving (l’agent Smith) et Joe Pantoliano (Cypher). Sans omettre le fait que l’ensemble s’inspire de bon nombre d’œuvres de divers horizons : la littérature (Alice aux Pays des Merveilles, 1984, Ubik), le cinéma (Star Trek, Total Recall, Dark City) et la bande-dessinée (les comics avec super-héros).

Mais le but ultime des Wachowski avec Matrix était sans l’ombre d’un doute de fournir un divertissement travaillé qui surfe sur la mode du moment : l’informatique. Ainsi, il est normal d’avoir un script principalement basé sur ce domaine. Et également des séquences d’actions dont la mise en scène et le rendu visuel rappellent fortement les jeux vidéos (les combats à mains nus en sont les parfaits exemples).

Oui, la mise en scène prime dans Matrix ! Ce film n’est clairement pas un produit hollywoodien qui aurait massacré l’ensemble juste histoire de mettre en avant l’univers, sans se préoccuper du reste. Matrix, c’est un film amplement réfléchi avec son lot d’action pour titiller l’adrénaline. Qui a le mérite de vouloir sortir du lot ! Et c’est cette mise en scène qui finalise ce constat, en usant de bon nombre de procédés alors méconnus pour donner un visuel unique. À commencer par le mythique bullet time : ralenti vu sous plusieurs angles, qui servit notamment pour la séquences où Néo évite une salve de balles rien qu’en se penchant en arrière). Ajoutez à cela un côté punk qui s’accorde à merveille à l’ensemble (via les vestes en cuir et les lunettes noires des personnages, un passage en boîte de nuit plutôt électro…) et une ambiance sans précédent, et vous obtenez un long-métrage d’une très grande qualité !

À noter tout de même quelques égarements de la part du rythme, qui ne met pas de côté des séquences qui alourdissent la durée du film. Qui peuvent ennuyer un chouïa. Surtout que ces dernières prennent leur temps en discussion philosophiques et métaphoriques, donnant une impression de « trop, c’est trop ». Enlevant l’intérêt de certaines références. Déjà que Matrix, dans son intégralité, est rempli de ces moments, qui peuvent déstabiliser aux premiers abords. Pas étonnant qu’étant gosse, j’ai lâché l’affaire plusieurs fois !

Mais le revoir aujourd’hui a été une bien bonne chose : j’ai pu connaître le titre incontournable qu’est Matrix ! Un film intelligent, divertissant, travaillé sous tous les aspects et indispensable ! Il me tarde de découvrir ses deux suites (oui, ne pas avoir aimé le 1er à l’époque ne m’a pas incité à poursuivre la saga) !

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le 6 nov. 2013

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