Ce qui me fascine avec le cinéma, c'est ô combien d'œuvres sont entrées dans la culture populaire. Des personnages deviennent des références de la vie quotidienne ; des scènes sont reprises, parodiées ou adoubées ; des accessoires deviennent à la mode... Et ainsi, même sans avoir vu le film dont découle telle ou telle référence, vous êtes pourtant capable d'en situer la source.

Je n'apprendrai rien à personne en écrivant que Matrix fait partie maintenant de la culture populaire (occidentale?). Sans connaitre la saga, je savais qui était Neo (et pourquoi Keanu Reeves est devenu si populaire...), je connaissais sa souplesse et ses lunettes noires. Approximativement, je pouvais mettre un visage sur Trinity et Morpheus. Et pourtant, quand mon entourage évoquait Matrix ou sa légende, je ne pouvais qu'être absent de la conversation, et j'étais conscient qu'il me manquait une part importante de ma culture cinématographique, voire plus.

Mais ça, c'était avant. Et me voilà lancé dans l'épopée Matrix.

Alors, que donne ce premier film 25 ans après sa sortir, et sans l'avoir vu dans sa vie?

Hé bien, Matrix est un film d'action au sens premier du terme sublimé par la mise en scène de ces moments d'action. Une œuvre dans laquelle se succèdent de manière très intelligente les courses-poursuites, les bagarres, le boum boum boum, le cuir moulant, des cascades, et les gadgets sortis d'un autre monde. Une œuvre qui sait maitriser l'art du "ralenti", un usage qui aurait pu être ridicule, mais qui rendent tellement badass les personnages que cela en devient insolent. Mais ce qui m'a frappé également, et plutôt étrangement, c'est l'art du "bruitage". A nouveau, les petits son de balle ou encore de pas accentués pourraient faire sourire, mais ils m'ont happé dans chaque scène où l'adrénaline commençait à monter, bien aidés évidemment par une bande-son aux petits oignons.

Mais Matrix est bien évidemment aussi un film de science-fiction, reconnu pour ses thématiques intelligentes, ou plutôt philosophiques. Si les scènes d'action servent à ce que l'on ne s'ennuie pas, les scènes plus "calmes" servent le scénario. Chaque minute de discussion est habilement utilisée pour informer - ou perdre - son spectateur, mystifier ou décomplexer un personnage ou un concept, et cela fait très plaisir de tomber sur un film qui ne ménage pas son spectateur, tout en lui laissant les clefs de compréhension s'élucider par elles-mêmes petit à petit.

Et aussi, Matrix en 2023, c'est découvrir un film qui est resté dans son jus. Une œuvre que je trouve typique de ce qui se faisait à Hollywood, dans une mouvance SF de la fin 90-début 2000 (peut-être aidée par Matrix justement ?) : de gros dialogues de gros bras aux looks très voyants, tout aussi gros que leurs flingues et des gros effets spéciaux qui apparaissent un peu cheap à l'heure actuelle. Une volonté farouche de créer son propre univers aussi, et ce qui me marquera peut-être le plus, c'est cette identité visuelle qui joue constamment sur le vert, et qui fait tout le sel esthétique du film.

Un fond et une forme parfaitement imbriqués, qui laissent envieux de connaître ses suites ! On va essayer de ne pas attendre 2048 pour cela...

Florent-L
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le 10 août 2023

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Florent-L

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