Avec Matt and Mara, Kazik Radwanski signe une chronique amoureuse d’un réalisme troublant, capturant avec une grande justesse la difficulté d’aimer et de s’engager.
La mise en scène intimiste et naturaliste épouse le quotidien du couple, restituant des moments de tendresse comme d’inconfort avec une authenticité rare. Deragh Campbell et Matthew Johnson livrent des performances sincères, renforçant cette sensation de vérité brute. Le film rapelle Past Lives, avec un trio amoureux où les non-dits et les hésitations occupent une place centrale. Son format court joue aussi en sa faveur, évitant de trop s’étirer malgré son rythme contemplatif.
Mais cette sincérité a ses limites. Le récit évolue toutefois dans un entre-soi culturel où les personnages semblent quelque peu déconnectés de la réalité sociale, rendant l’ensemble un brin élitiste. De plus, certaines émotions paraissent survolées, comme lors de cette déclaration d’amour expédiée trop vite, sans véritable impact. Si l’intention était de montrer la fuite des sentiments, elle aurait mérité d’être creusée davantage.
En définitive, Matt and Mara séduit par son authenticité et ses interprètes, mais son minimalisme émotionnel et son cadre privilégié risquent d’empêcher une réelle identification, offrant un grande justesse mais une légère distance.