Mayerling est un bon drame historique franco-britannique réalisé par Terence Young, coécrit par Joseph Kessel qui retrace la tragique histoire d'amour de l'archiduc Rodolphe d'Autriche (joué par Omar Sharif) et sa maîtresse Marie Vetsera (jouée par Catherine Deneuve) une liaison qui va débouché sur un drame... Celui de Mayerling... Seconde adaptation du roman éponyme de Claude Anet après celle d'Anatole Litvak en 1936 avec Charles Boyer et Danielle Darrieux.... Des amours du prince Rodolphe et de Maria Vetsera qui par son issue tragique nourriront nombre de mystère et une aura romanesque que saura exploiter le livre et donc forcément les films se prêtant idéalement au mélo flamboyant... Ce qui est le cas de cette version signée par Terence Young... une prestigieuse coproduction franco-britannique aux moyen conséquents et au casting imposant : ou j'y rajoute James Mason (toujours impérial) en Archiduc François-Joseph Ier d'Autriche... la grande Ava Gardner jouant une vieillissante Sissi... James Robertson Justice qui joue Edward, prince de Galles... Geneviève Page : la comtesse Marie Larisch... Ivan Desny : Joseph Hoyos... et Andréa Parisy dans le role de l'archiduchesse Stéphanie... Le film se fait le portrait de la nature sombre et dépressive de Rodolphe, et la manière dont l'amour de Maria Vetsera l'en fera émerger avant d'être brisé par les conventions dues aux enjeux de pouvoir de la noblesse et du paraitre.... Omar Sharif déjà fort à son aise en héros slave dans Docteur Jivago trouve encore matière à s'occidentaliser (et éloigner l'image de Lawrence d'Arabie) avec cette belle interprétation de l'héritier des Habsbourg dont il exprime magnifique le tempérament dépressif... Mais malgré les moyens conséquents le film s'avère étonnamment peu flamboyant... car Terence Young réserve en fait la lumière aux passages romantiques entre Rodolphe et Maria tous somptueux et de plus en plus grandioses : la première rencontre sautillante dans une fête foraine, le premier rendez-vous nocturne dans les appartements de Rodolphe, les retrouvailles à Venise, la retraite à Mayerling, le bal et le tragique final....et tous les autres moments semblent écrasés par une chape de plomb quant à l'imagerie (la photo blafarde d’Henri Alekan)... Enfin bref, sans être totalement un classique du genre, ce film est néanmoins un bon beau mélo... ou Omar Sharif est fabuleux avec son visage éteint et le regard perdu... Ava Gardner, magnifique en souveraine détachée et mélancolique... et James Mason est parfait d'autorité et de hauteur... Pour les fans de mélo... ce (trop) long métrage est a voir.... pour les autres (dont je fais parti) on peut le voir sans déplaisir.