Destins amatrides
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MELTEM (15) (Basile Doganis, FRA, 2019, 87min) :
La première image est aquatique, située sous la ligne de flottaison intime. Une jeune femme, en position fœtale, se remémore en voix off un adage que lui répétait en boucle sa mère. Après cette introduction poétique, la réalité reprend ses droits. Nous sommes en 2015. Elena, française d’origine grecque, débarque sur l’île de Lesbos accompagnée de ses deux collègues en hôtellerie pour passer les vacances dans la maison de son adolescence qu’elle espère vendre après ce séjour. Si la mère d’Elena – à qui appartenait la maison – est décédée, cette demeure reste habitée par son beau-père avec qui la jeune femme a des rapports plus que tendus. Ses deux amis, Sekou et Nassim, tous deux d’origine africaine (l’un du nord, l’autre de l’est), comptent, malgré l’ambiance, profiter des vacances. C’était sans compter sur l’arrivée du Meltem, vent tant redouté dans la région, symbole ici de toutes les crises, intimes, économiques et migratoires. La rencontre des trois héros avec Elyas, jeune Syrien migrant sans papier, va alors bouleverser leur été. A travers ce premier long métrage, le réalisateur franco-grec dont les deux courts Le gardien de son frère (2012) et Journée d’appel (2014) avaient déjà fait sensation, nous plonge au cœur du réel, matière rugueuse et plurielle dans laquelle s’illustrent plusieurs thèmes croisés (le deuil, l’identité, les racines, les migrations), tout en mêlant les registres – le film commence comme une comédie puis son rythme change, le profil du drame se dessine, les vacances se mettent à rimer avec prise de conscience. Mention spéciale pour les jeunes comédiens de cette fiction pleine de bonnes intentions : Daphné Patakia (Djam), Rabah Naït Oufella (Grave, Nocturama, Patients), Lamine Cissokho (Tamara) et Karam Al-Kafri (vrai réfugié palestinien), visages du cinéma francophone à suivre.
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Créée
le 10 déc. 2018
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