Toujours III sans IV...

C'est une déception et pas des moindres. Pourtant, tout était là pour que cet opus soit le digne héritier des deux premiers: Smith et Jones toujours là, Emma Thompson en guest star et Etan Cohen au scénario. Mais voilà, Barry Sonnenfeld reste un réalisateur moyen capable gâcher un film en or si le producteur ne lui apprend pas son métier.
Voici J propulsé dans le temps 40 ans en arrière pour sauver K des griffes d'un méchant extra-terrestre au look de biker affublé de ridicules lunettes de soleil, le scénario de Cohen n'est pas mauvais, c'est la mise en images qui est mauvaise. C'est là que la baisse de niveau de ce MIB III est la plus flagrante, ce film est incroyablement mou. La mise en scène est totalement soporifique, aucune imagination, aucun mouvement de caméra, aucune virtuosité. Il n'y a pas de rythme, pas d'accélérations aux bons moments et puis l'humour est absent. Tout les ingrédients sont là, gros monstres, poursuites, mais Sonnenfeld manque la cible à chaque fois.
Il y des tentatives de reproduire l'humour déjanté et incorrect des précédents mais voilà, on sourit deux ou trois fois et c'est tout. On avait adoré ces aliens en train de fumer des clopes et boire du café. Ici on les voit jouer 5 secondes de la cornemuse, ils apparaissent comme un cheveu sur la soupe, à croire qu'il fallait les placer quelque part. Will Smith est sage et Tommy Lee Jones, qu'on voit très peu, garde une tête de Droopy jusqu'à la fin, jusqu'à la caricature, jusqu'à l'écoeurement. On riait vraiment dans les deux premiers, Will Smith était pied au plancher du début à la fin, il avait un côté gaffeur très drôle (disparu ici...) et les effets spéciaux soutenaient le rythme du film. Il reste juste dans celui-ci les extra-terrestres aux looks toujours aussi imaginatifs (à part le méchant) dans le domaine, seul Star Wars à fait aussi bien.
Ce sûr quoi Sonnenfeld se plante le plus, c'est de ne pas du tout exploiter un Will Smith qui se retrouve au début de la période Hippies, on aurait pu espérer un choc temporel source de gags à répétition mais non, à part un regard en coin quand il croise deux chevelus, rien, nada, le néant...
Tout ce qu'on peut souhaiter aujourd'hui c'est de ne pas avoir de MIB IV ou que la franchise soit reprise par un autre réalisateur.