Ce film je l'attendais énormément depuis que la bande annonce avait été dévoilée, en effet captivante et originale, elle avait su attiser ma curiosité.
Sans dialogues autres que virtuels, très subtile et intrigante qui ne dévoile pas trop l'histoire comme c'est souvent le cas désormais.
Mais de quoi ça parle exactement ? Au travers d'un panel de personnages, tous plus ou moins liés aux autres, on partage avec eux un bout de chemin et l'originalité de l’œuvre réside dans l'utilisation des communications virtuelles dans le développement du récit.
On ne parle pas vraiment ici de relations virtuelles, enfin un peu dans le cas de 2 personnage mais il s'agit plutôt d'aborder la communication quotidienne avec nos semblables.
On sait tous à quel point nos habitudes ont radicalement changés en 20 ans, il paraîtrait qu'on regarde en moyenne 150 fois par jour son écran de portable. C'est un réflexe, 30 secondes à perdre, on en profite pour sortir le portable au lieu de « ne rien faire »
Avec les abonnements illimités et l'internet, on peut utiliser ce mode de communication à volonté, connectés en permanence, n'importe ou.
Il devient presque étrange et totalement surréaliste pour les plus jeunes d'entre nous d'imaginer un monde ou toute cette technologie n'existe pas.
Enfin bref, assez de banalités, le film exagère un peu le trait il faut l'admettre, certaines scènes montrent tous les personnages rivés sur l'écran du portable, il ne faut pas abuser non plus, c'est un peu ridicule à voir même si c'est pour servir le propos.
Qu'une majorité de personnes le soient cela aurait été plus réaliste tout en restant percutant mais tous...
Puis finalement ce choix de montrer à l'écran les textes échangés est plus un bonus que le propos principal du film, ce qui ne lui pas en tant que tel, il reste tout à fait intéressant mais aurait pu l’être encore plus s'il avait pris plus de risque à ce niveau là.
L'histoire principale ce sont la vie de ces multiples personnages, parents comme enfants, différents profils, différentes communications.
Toutes les histoires ne se valent pas, soyons clairs, les personnage les plus intéressants étant ceux de Tim et de son père.
Tim est sans conteste le protagoniste le plus sincère, abandonné par sa mère parti convoler avec son nouveau mec et ne gardant contact avec lui que via facebpok, il s'isole à cause de cette blessure.
Facebook lui offre une vision sur le bonheur de celle qui est mieux sans lui, qu'y a t il de plus déchirant que de faire défiler les photos de joie de quelqu'un qui ne nous aime plus et qui semble plus épanouie sans nous ? A coté de cela il s'investit également dans un monde virtuel, une communauté qui prend le dessus sur la « vie réelle ».
Il est si facile en effet de se réfugier dans un autre univers quand le notre s'écroule, c'est rassurant et le vide que représente notre vie rend facile cette chute.
Passé un certain stade il devient de plus en plus difficile d'expérimenter les relations réelles, on en oublie quels sont les codes, comment les créer, comment les entretenir ?
Le net est une autre vie, beaucoup plus facile mais de ce fait beaucoup moins riche.
Internet peut nous sauver et nous détruire à la fois, c'est sans doute difficile à comprendre pour certains, l'attachement que l'on peut éprouver pour quelque chose qui semble si dérisoire, si superficiel et iréel pour les autres... Mais quand on a rien, on s'attache à peu, on ne choisit pas vraiment malheureusement.
A coté de cela le père de Tim est bien incapable de communiquer avec son fils, de l'aider, ce n'est pas faute de vouloir mais ils n'ont jamais su échanger réellement, si proches et pourtant si éloignés, leur seule façon de parler était le sport mais Tim l'a abandonné alors il ne reste que le néant.
Mais il suffit parfois d'une seule personne pour vous aider à remonter la pente, il faut la trouver, il faut avoir le courage de la laisser entrer, voir même l'y inviter, pas toujours simple et des embûches sur la route peuvent rendre la tache encore plus complexe.
Tim rencontre quelqu'un qui le comprend, quelqu'un qui compte.
Bref, j'ai adoré ce personnage, à contrario de celui de la femme incarnée par Jennifer Garner qui n'est qu'une caricature, un extrême qui ne représente finalement quasiment personne, il aurait été plus intéressant d'avoir un personnage ambivalent, méfiant des technologies mais pas aussi radicale et antipathique.
Pour ce qui est des autres, ils sont plus ou moins intéressants selon les cas mais participent à rendre le récit dynamique pour un résultat global satisfaisant bien qu'inégal.
Loin d’être un chef d’œuvre, Men, Women & Children offre un divertissement ma foi fort sympathique avec un fond classique mais une forme légèrement originale et des thématiques dans l'ère du temps centrés sur nos communications virtuelles.
Frustrant il faut l'admettre car il aurait pu être bien plus mais bon c'est déjà pas mal.