Oui Mais Non Mercy !

Avec cette production Blumhouse , la plateforme française de SVOD Shadowz spécialisé dans le cinéma de genre tient sans aucun doute sa première grosse exclusivité. Après exclusivité n'est pas synonyme de qualité et malheureusement c'est le cas ici puisque Mercy Black est loin d'être le programme le plus attrayant du site.

Dans Mercy Black on suit la trame classique d'une jeune femme qui retourne sur les lieux de son enfance après avoir été internée pendant 15 ans en hôpital psychiatrique. Enfant elle avait voulu tuer en sacrifice une petite fille avec l'aide d'une amie pour que Mercy une étrange créature démoniaque exauce ses vœux. Revenue auprès de sa sœur qui vit seule avec son fils, Marina comprend vite que Mercy est devenue une légende urbaine qui pourrait bien être réelle et s'attaquer à son neveu.

Qui dit production Blumhouse dit fatalement lot de jump scares moisis et séquences qui font trop peurs mais heureusement ce n'était qu'un vilain cauchemar et ce n'est pas la mise en scène bien peu inspiré de Owen Egerton qui viendra pimenter la sauce. L'aspect purement mécanique de la machine sans âme à faire sursauter le spectateur est malheureusement encore une fois bien trop présente dans Mercy Black. Niveau frissons et horreurs le film est également plutôt sage et inoffensif et ce n'est clairement pas Mercy Black qui va vous empêcher de dormir. Hormis le charme de la comédienne Daniella Pineda il faut bien reconnaître que Mercy Black n'a rien qui retienne particulièrement l'attention.

C'est d'autant plus dommage que l'idée générale derrière le scénario un peu bateau du film est elle assez captivante. Le film traite en effet de ses légendes urbaines dont s'emparent les réseaux sociaux créant de toute pièce des mythologie horrifique comme le fameux SlenderMan. Là ou l'idée devient vraiment forte c'est lorsque ces mêmes légendes deviennent des moteurs à des pulsions criminelles qui du coup font entrer le mythe dans la réalité. Le film semble d'ailleurs vaguement s'inspirer de ses jeunes filles du Wisconsin qui ont tentées de tuer une adolescente en s'inspirant du SlenderMan et qui par extension ont fait de ce personnage fictif un danger bien réel. Cette thématique est bel et bien présente dans Mercy Black mais elle semble un peu noyé dans un script qui semble constamment hésité à faire exister ou non sa créature fantastique, entre les besoins de faire un écho plus profond à son histoire et l'idée à peine dissimuler de créer une nouvelle et lucrative franchise.

D'un potentiel film intelligent et terrifiant il ne reste qu'un DTV lambda et inoffensif , Merci qui ? Merci Blumhouse :