Attention : oeuvre d'art qui ne se prend pas au sérieux !
Dès le générique, le style "made in hollywood" se fait sentir, ainsi qu'une touche déjantée propre aux cinéastes amoureux des genres (comédie, drame, gore, nanar) . Vraiment déjantée, on sent tout de suite qu'on va passer un bon moment, comme avec Tarentino.
Le reste confirme haut la main cette impression : qualité de pellicule, de caméra et de mise en scène. Le huit-clôt est très bien géré, et les idées fourmillent, alternant la trame légère du scénario avec du gore/horreur où le ton est plus dur, mais aussi pour donner une étoffe à l'histoire "morale". On sent que le réalisateur aime les contrates, et passe de la comédie nanarde à la violence décomplexée, forcément accompagnée d'une pincée de série B pour transformer l'expérience en quelque chose de sarcastique : par exemple dans la scène où le mobilier... disons... rencontre de manière humoristique le corps en mouvement, à la manière de Sam Raimi, qui lui aussi aime alterner la franche rigolade avec les coups de flip bien tonitruants.
Des références me viennent à l'esprit, pas nécessairement évidentes, mais tant pis je les mets : REC (immeuble + cadavre + "zombis" incarnés ici par les voisins), Delicatessen, Le Locataire de Polanski, les situations burlesques et stressantes à la De Funès (la malette à planquer, comme le cadavre du film "Joe"??), Evil Dead, ... et je ne sais quoi de Hitchcockien, certainement la fable moderne à portée psychiatrique, sociologique, mais plus encore artistique. Et puis la fin qui a l'allure d'un film italien qui se barre complètement en vrille hahaha, avec par dessus une tranche de pain tartinée au beurre de cacahuète Geek.
Au delà d'une simple accumulation de clichés, l'oeuvre prend vraiment une forme particulière, l'expression d'un univers intime au cinéaste où les choses s'enchaînent fluidement et avec ingéniosité, sans que ses inspirations soient vulgairement affichées.
Enfin bon, l'humour-décalé est le maître-mot, et l'exagération est la norme. Quelques moments sont absolument tirés par les cheveux, crânement impossibles, mais c'est toujours pour rester au service du scénario qui doit suivre son court et ne pas déboucher sur une impasse, voir même pour en rire (je pense à la scène du foulard avec le sang clairement visible).