Et une étonnante vingtième mission pour fêter les 40 ans de James Bond !

En cette année 2002, nous fêtons les 40 ans d'existence du plus célèbre agent secret britannique du cinéma sur le grand écran et pour honorer cette franchise mythique, il fallait donc que les producteurs mettent tous les moyens nécessaires pour nous proposer une mission qui mérite d'être visionné, bien plus que toutes les autres missions. Suite à mon visionnage Le monde ne suffit pas, j'étais un peu inquiet pour cette franchise. La mission précédente ne m'a pas autant séduit que Goldeneye et Demain ne meurt Jamais, j'avais ressenti un essoufflement scénaristique qui passait plus ou moins bien et cela me laissait croire que la franchise allait avoir du mal à nous proposer quelque chose de nouveau et de remarquable.

Pour fêter dignement cet anniversaire cinématographique, il fallait sérieusement donner une nouvelle perspective à cette saga qui occupe une grande place dans l'histoire du cinéma d'espionnage. Cela a dû être un défi très ambitieux pour le réalisateur Lee Tamahori, surtout qu'il a exprimé le souhait de casser tout ce qui a de plus traditionnel dans un James Bond en intégrant des images de synthèse dans certaines scènes d'action, ce qu'il n'a jamais été vu dans ce genre de production. Cependant, le réalisateur était un grand fan de la franchise, il savait très bien qu'il fallait appliquer certaines choses pour que cette mission convienne à tout le monde, dont sa fameuse théorie de la 3 G : Girls, Guns & Gadgets.

La première chose que l'on peut remarquer, c'est que cette mission est un vrai retour aux sources. On retrouve une Aston Martin bourrée de gadgets, des James Bond Girls badass et une étonnante panoplie de produits high-tech. On remarque également de nombreux clins d’œil des précédentes missions comme la sortie de plage d'Halle Berry (Scène avec Ursula Andress dans la première mission), le combat avec les lasers (Scène de torture dans Goldfinger), saut en parachute aux couleurs de l'Union Jack (Même scène dans L'espion qui m'aimait), l'utilisation d'un respirateur aquatique (Même gadget dans Opération Tonnerre) et j'en passe. Bref, le metteur en scène et les scénaristiques avaient apparemment bien compris ce qu'il fallait d'abord mettre dans ce long-métrage pour fêter honorablement les 40 ans de James Bond mais ils ne sont pas arrêtés à là, ils ont osé faire des choses que peu de personnes avaient certainement pensé que cela allait se faire dans un James Bond.

On peut noter l'incroyable duel à l'épée, la torture impensable dans une prison coréenne et surtout, ma préférée, l'époustouflante course-poursuite des deux bagnoles bourrées d'armes et de gadgets sur la vaste glace islandaise. C'était incroyable ! J'avais l'impression que la saga était en train de revivre, c'est à croire qu'on était passé à la vitesse supérieure en un rien de temps par rapport à la précédente mission. Ce qui également nouveau dans cette franchise, c'est la personnalité de James Bond. On le découvre sous une personnalité plus sombre et plus déterminée, avec une once de vengeance qui se lit très bien sur le visage d'un Pierce Brosnan qui se surpasse, avec un charisme qui fait tout à fait l'affaire. L’antagoniste campé par Toby Stephens est intéressant. Il a une philosophie, un objectif clair et précis et un sens de l'ambition infaillible mais il y a quelque chose qui m'a un peu dérangé chez lui, je ne saurais pas trop quoi dire sur ce sujet.

Contrairement à ce dernier, Rick Yune est beaucoup plus convaincant avec sa belle gueule d'Asiatique rebelle et son regard froid et impénétrable, bien dommage qu'il occupe un rôle secondaire, il méritait largement mieux que ça. Le constat de ces deux derniers est un peu le même chez les James Bond Girls, Halle Berry interprète une espionne pleine de surprise et forme un duo très charmeur avec Pierce Brosnan, surtout quand elle est dans sa combinaison en cuir violette moulante. Je ne dirais malheureusement pas autant pour Rosamund Pike pour la simple et bonne raison qu'elle ne joue pas un rôle qui lui convient sans forcément dire que c'est une mauvaise actrice. Bien entendu, on retrouve Judi Dench dans le rôle habituel de M, toujours aussi excellente dans sa prestation de femme qui s'impose sans se laisser marcher sur les pieds.

Comme on l'a vu dans la précédente mission, c'est John Cleese qui s'occupe à distribuer les gadgets à notre protagoniste préféré, sa scène est particulièrement amusante et elle se concorde à merveille avec son jeu d'acteur drolatique. Dans le style visuel et technique, cette mission retrouve un peu près même l'aspect que celui de Demain ne meurt jamais. On a de l'action explosive à gogo, de la séduction ajustée et un contexte d'espionnage bien fourni, cette mission remplit tout à fait son cahier des charges même si on peut reconnaître une surcharge d'effets visuels assez abusif et un côté visuel high-tech pas très subtil. 8/10

Station abandonnée pour agent abandonné.