Nul ne peut vraiment le cacher, les temps sont durs lorsque l’on est cinéaste prônant un cinéma indépendant en 2015. Entre grosses productions américaines et comédies françaises (plus ou moins) légères, le champ d’action se montre de plus en plus réduit, et les ouvertures plus qu’étroites. A tord bien sur, car beaucoup mettent de côté l’une des plus belle créations jamais enregistrée : la diversité en son ensemble. Pour ce qui est de cette question de diversité, d’ouverture d’esprit, d’élévation de l’esprit, le réalisateur italien Sebastiano Riso a très bien fait les choses. Son premier film s’inscrit dans une démarche à la fois contemplative et intellectuelle : comment casser l’image que chacun peut se faire d’individus reclus de la société vivant dans l’ignorance la plus totale ? A travers les yeux d’un Davide à la fiction comme à la ville très androgyne, la question prend tout son sens et déplore les us et coutumes d’un monde peu ouvert au changement. « Mezzanotte » n’hésite pas à parler de sujets qui fâches avec ses propres armes et marque rapidement les esprits tout en jouant avec le cahier des charges du drame. Il en ressort une sombre et marquante plongée dans le quotidien de ceux qui sont aujourd’hui encore victimes de répressions très exagérées.