De façon assez surprenante, tout en étant un grand fan de sport automobile (ce pourquoi ma critique sur Rush a été si longue par exemple) je n'ai pas beaucoup lu Michel Vaillant. Mais une chose est sure, les meilleurs albums savaient bien nous plonger dans l'univers de la course automobile et nous faire accepter les divers sabotages, enlèvements et autres péripéties. Pas pour rien que plusieurs pilotes de F1 (dont Alain Prost, excusez du peu) ont appris des choses sur le sport auto dans leur jeunesse grâce à la série de Jean Graton.
Après le problème c'est que les faiblesses des Michel Vaillant viennent surtout des passages en dehors du sport auto. Et cette adaptation se concentre bien plus sur les à-côtés que sur ce qui importe aux amateurs de la BD. Après quitte à faire une adaptation pas totalement fidèle, autant le faire bien. Hélas non.
Tout n'est pas à jeter car les passages de course (Rallye et Endurance) sont très bien filmés, de ce côté là on est bien dedans. Mais c'est le minimum sachant qu'en plus Besson a eu le privilège d'engager deux modèles dans les vraies 24 Heures du Mans en 2002 pour les besoins du film, alors si c'était pour foirer ce point, on tombait dans les excès de Driven...
Or ce n'est pas vraiment l'interprétation qui va sauver le tout, bien clichée, ni les rebondissements forcés (le pneu saboté est évidemment le dernier chaussé), ni les grosses incohérences qui sauteront aux yeux des fans (le camion Vaillant en route pour le circuit qu'à partir des qualifications, et les essais alors ?), ni les passages complètement abusés (le tour du circuit de nuit les yeux fermés), il y a beaucoup à signaler. Après il est moins désastreux que Driven qui en est devenu comique à force d'être si mauvais. Driven est un nanar, Michel Vaillant en est proche.
Dommage, il y avait moyen d'avoir un truc sympa. En quoi est-ce ironique que Ron Howard pourtant pas amateur de sport auto ait réussi à faire 10 fois mieux que Besson qui a fréquemment fréquenté les circuits ?