Après la solitude des nombres premiers, un film italien remarquable!
Après Respiro, Valeria Golino a encore frappé fort avec Miele.Ici, le thème de l'euthanasie clandestine prend autant de place que le profil psychologique de la jeune anti-héroïne qui la pratique pour des gens de strates sociales différentes. Finalement, cette alchimie insuflée par la réalisatrice italienne permet au film de ne pas tomber dans le pathos. Et c'est tant mieux. Irène/Miele (son pseudo d'"assistante à l'euthanasie") est passée par un évènement qui l'a marqué au fer rouge pour pratiquer "la mort assistée".On comprend aussi que sa vie intime dissolue ainsi que sa solitude quotidienne ne doivent rien au hasard. Or, ce qui marque le plus, c'est sa combativité, ce caractère de battante qui l'honore envers la vie et les autres. Personnellement, je trouve que Jasmine Trinca est un double incarné de Golino à travers son regard de braise et sa fausse nonchalance sous laquelle repose un esprit en ébullition.
Au fil de l'histoire intervient le personnage de Grimaldi, vieux neurologue qui va contrarier son regard sur la pratique de l'euthanasie (Irène a des idées bien arrêtées là dessus) puisqu'il a décidé d'en finir avec la vie en étant en pleine santé. Tour à tour, leurs relations seront tendues jusqu'à ce qu'ils arrivent à se comprendre, à s'apprivoiser. Et Irène l'estimera vraiment pour une raison particulière (que je ne vais pas vous dévoiler).
Même si le rythme général du film est plutôt lent, son contenu et sa force d'évocation font la différence.Le cinéma de Valéria Golino conserve sa vigueur et,qui plus est,gagne en matûrité. Je souhaite également qu'un jour, un réalisateur saura donner à cette femme également actrice un premier rôle aussi inoubliable (loin de Hot Shots et plus proche de Rain Man) que dans les films qu'elle s'écrit et où elle dirige les autres.
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