En attendant le miracle

Miracle on 34th Street est certainement ce que John Hughes producteur peut faire de plus lourdingue, dans la mesure où cette prétendue fable de Noël, soucieuse de raccorder la magie d’une fête à sa dimension économique pour mieux dénoncer le capitalisme destructeur d’idoles, s’avère dépourvue de grâce et de subtilité. La façon dont le réalisateur regarde ses personnages les change en fantoches aussi artificiels que les poses adoptées par vendeurs et vendeurs dans les grands magasins : Kris est tout sucre tout miel, dégoulinant de gentillesse, la petite Susan se montre insupportable du début à la fin, peu crédible dans un rôle exagérément poussif, le couple de parents en devenir terriblement creux.

Ce qu’il manque au long métrage de Les Mayfield, c’est une substance, c’est un corps, c’est une présence, soit tout ce qu’est censé être ledit Père Noël aux qualités tant vantées par le public. Nous avons certes la dinde farcie, la musique sirupeuse et la neige ; une prière avant de manger, et l’alcool c’est mauvais pour la santé. Mais où est passée l’âme ? La singularité de la mise en scène ? Voilà une production insignifiante et lisse, remake inutile et faible du film de 1947.