Je vois beaucoup de gens se plaindre du film et ça m'attriste beaucoup pour un film qui est, selon moi, une réussite d'un film d'animation français.
Les chansons
Et ces critiques s'articulent surtout autour des chansons qu'il y a dans le film Miraculous, comme quoi il y en aurait trop... bah je suis au regret de vous annoncer qu'il y en a autant voir moins que dans un Disney. Je peux comprendre que ça rebute des gens parce qu'on est pas habitué, que le film n'a pas été annoncé comme tel, et surtout que ce sont Lou et Elliott qui chante pour Marinette et Adrien, là où ce sont les comédien.ne.s qui chantent pour Papillon et Tikki. Sans compter que parfois le rythme des chansons parait mal géré... mais avec du recul ça s'enchaîne aussi vite que dans un Disney (la Reine des Neiges dans sa 1ère heure fait passer près de 7 chansons, donc autant voir plus que Miraculous). Même si je comprends que dans un premier temps ça rebute, je trouve que ça reste quand même abusé d'en faire tout un plat pour si peu. Les chansons expriment plutôt bien la psychée des personnages et c'est l'intérêt de la chose, en plus de tenter de nouvelles choses.
La pub
Et puis vas-y que je crache sur les placements produits qui sont presque aussi évidents dans d'autres films, alors que là il y a une belle référence rigolote parce qu'on nous montre... la voiture coccinelle de chez Volkswagen, et c'est totalement assumé. Ensuite, contrairement à la série, le film n'appuie pas sur le fait de pouvoir vendre des jouets puisqu'il n'y a aucune nouveauté au niveau des costumes, donc il s'agit d'un film qui peut se concentrer sur lui-même.
Le ton
Et des gens trouvent le film trop enfantin... alors déjà on a pas vu la même série, et encore moins le même film qui rend Lady bug VRAIMENT BADASS.
Et puis faut pas oublier que la cible de la série, et donc fatalement du film,reste les enfants, donc cette critique "trop enfantine" est juste débile as fuck (même si ils ont eu une volonté d'en faire un fillm tout public... mais c'est tout public comme un Disney en fait)
Le réalisateur du film, lors de l'avant-première nous avait prévenus que le film s'inspirait de 3 choses :
- les Disney : références direct aux chansons qui sont une marque de fabrique des films de la souris.
- l'Animation japonaise : élément déjà présent dans la série avec toutes les mimiques, et surtout les "transformations" qui sont évidemment inspirées des Magical Girl type Sailor Moon.
- Marvel : la mise en scène rend les personnages plus badass et plus "héroïques". J'ai honnêtement été subjugué par certaines scènes vraiment très stylé (voir Ladybug dans un Paris en flamme qui fait face à Papillon c'est juste ultra stylée)
Au delà de tout cela, j'ai l'impression que tout le monde oublie les points forts du film :
Un gros travail graphique
Très honnêtement, j'ai rarement vu de films d'animations 3D aussi beau que Vaiana ou la Reine des Neiges 2... putain que c'était beau ! On a un énorme travail sur la texture : les cheveux sont lisses et détaillés ce qui les rend plus réalistes. Les yeux sont autant bien foutue avec des vrais effets de reliefs et un bon côté organique qu'il manque souvent dans les films d'animation... et enfin la texture des habits ! Rien qu'en les regardant on a l'impression de deviner le touché que ça doit avoir, tout particulièrement pour le costume de Lady Bug.
Et c'est sans compter les effets des éléments naturels comme les flammes.
La lumière
Bien loin d'être accessoire, la gestion de la lumière a été rondement menée, sublime sans pour autant éxagéré, la lumière donne un vrai bon effet de "réalisme" et surtout de beauté au film. Critiqué le film et oublié ça, c'est criminel.
Les personnages
Bon, déjà je vais le dire pour ceux qui ne l'ont pas compris : le film se suffit à lui-même et n'est clairement pas un copier-coller de la série. Ce film est ce qu'on appelle communément un "Remake". Si vous vous attendez à re.voir la série, c'est raté et je vous incite à passer votre chemin parce que vous ne serez pas content.e. Par contre si vous êtes ouverts d'esprit, allez-y franchement.
Le film a retravaillé toute son histoire : les origines stories de Marinette et Adrien sont bien refaites et mieux menées que dans la série, et de loin. On sent néanmoins que le film "se moque" parfois de la série, voir des récits fantastiques en général, en faisant tourné en dérision les "coïncidences" que l'on accepte très souvent dans ce genre de récits et c'est vraiment drôle sans être forcé.
Contrairement à la série, le film prend le temps de se concentré sur la psyché de Marinette et Adrien :
- Marinette est en proie à de nombreux doutes. Elle a honte d'elle et a peur de retourner à l'école, dû au harcèlement que lui a fait subir Cloé (qui n'est d'ailleurs plus une caricature de la poufiasse du lycée, mais une vraie fille méchante et manipulatrice). Le film tourne beaucoup autour de ses doutes, de sa difficulté à accepter de devenir une héroïne parce qu'elle n'a pas confiance en elle et qu'elle sait qu' "un grand pouvoir implique de grandes responsabilités". Et même lorsqu'elle devient Ladybug elle doute, elle a peur... et toute l'idée du film c'est qu'elle dépasse ses doutes et peurs... ce qui [Spoiler alert] réussira en faisant face au Papillon.
- Adrien, comme dans la série, voudrait être libre et se défaire de l'influence de son père, tout en voulant se rapprocher de lui. Adrien est plus timide dans la série et on voit bien qu'il n'est pas habitué à l'école publique et aux rapports sociaux avec les autres élèves. Mais contrairement à Marinette, il accepte rapidement ses pouvoirs, une sorte d'échappatoire pour lui : il peut, ironiquement, être lui-même. Adrien fait souvent face à son père, et [Spoiler alert] il arrive ENFIN à se dresser contre lui, à ne plus se laisser faire, dans une scène marquante où il dit (poliment) à son père d'aller se faire foutre... ce qui perturbe beaucoup ce dernier qui culpabilise de faire fuir son propre fils.
- Gabriel Agrest aka Papillon, dont on montre et explique mieux comment il a perdu sa femme, pour quelles raisons, et surtout comment ils sont tombés sur les miraculous. Même si ça reste secondaire, on a souvent des scènes plus jeunes de lui avec sa femme et Adrien, et ça, c'est un vrai plus. Papillon n'est plus un méchant qui ne se remet jamais en question parce qu'à l'instar de Marinette, il est également en proie au doute parce qu'il est entre 2 feux : s'occuper de la seule famille qui lui reste, c'est à dire son fils; et ramener à la vie la femme qu'il aime. [Spoiler alert] à la fin du film il comprend que Chat noir, qu'il a bien malmené, est en réalité son fils, et rongé par le remort, il accepte le mal qu'il a fait, et abandonne sa quête et son Miraculous.
- [Spoiler alert] Enfin, la relation Adrien-Marinette ne tourne pas autour du pot pendant 6 ans et ça fait du bien... en plus de nous proposer un autre antagoniste pour la suite, qui reprend le flambeau de Papillon : Natasha. Enfin de la nouveauté !
Conclusion
Comme je l'explique ici, le film regorge de bons côtés et on sent le gros travail qu'il y a derrière avec de nombreux points forts qui comblent les points faibles de la série. Ce film ne mérite pas le lynchage qu'il subit actuellement, clairement pas.
Pour la faire globale : les gens sont trop durs avec ce film et, comme je le craignais, n'attendaient que de voir la série en film et pas juste un film Miraculous à part entière...
Assez dégoûté du bashing inutile et abusé envers un film qui est bien loin d'être mauvais et qui renouvelle une licence qui a souvent étirée inutilement son scénario.
Je ne suis pas un fan inconditionnel de Miraculous, même si j'ai vu (quasi) toute la série et que j'aime beaucoup son univers. Je ne suis pas un "fanboy" aveugle qui aime le film juste parce qu'il est estampillé "Miraculous", bien loin de là. Je suis même assez critique concernant la série sur un certain nombre de points.
N'empêche que j'ai quand même trouvé meilleure que les autres films qu'on nous a proposés jusque là. Tout ça parce que je sens un parti prix, une prise de risque, et une vraie volonté de renouvellement.
Je finirais en disant : "Vous n'avez rien compris au film, ni à l'esprit Miraculous."