Je n'en suis pas à mon coup d'essai avec King Vidor. Son Duel au soleil était bien sympathique avec une photographie atypique et surtout très belle. Show People présente cette particularité d'être un film muet qui développe son histoire dans les coulisses d'Hollywood. C'est amusant de voir tous les caméos des grandes stars de l'époque, un peu à la manière d'un The Player même si Show People conserve un ton beaucoup plus léger. L'aspect comédie du film est le plus convaincant à mon sens. La première demi-heure est une bouffée d'oxygène et de générosité. L'humour n'est pas forcément ce qu'il y a de plus fin (sans que ce soit gras ou vulgaire bien évidemment) mais il est bien amené. J'ai adoré ce passage de l'audition où Peggy surjoue toutes les émotions pour montrer qu’elle sait jouer. Nous sommes en 1928 et Vidor jette déjà un regard plein d'ironie sur le cinéma muet. Et c'est beaucoup plus tendre et drôle que ce que nous a pondu Hazanabidus. Marion Davies offre une bonne performance dans son rôle de jeune inconnue qui deviendra une star snob au possible. William Haines se révèle encore une fois très bon. Mais je n'ai pas été convaincu plus que ça par les personnages. Leur écriture est simpliste et maladroite. Je trouve leurs relations trop mécaniques, la romance naît brusquement, ça manque cruellement de magie. Ceci constitue le principal défaut du film. Par contre techniquement c'est solide, Vidor maîtrise l'espace et la photographie est délicieuse. Un bon film vraiment, qui mêle le comédie au drame avec soin tout en proposant une belle mise en abîme sur le cinéma. Ça manque de magie, c'est un poil moralisateur et l'écriture n'est pas toujours fine mais ça reste du cinéma de qualité, drôle, léger et transpirant l'amour du septième art.