Mobile Suit Gundam : L'Éclat de Hathaway
7.2
Mobile Suit Gundam : L'Éclat de Hathaway

Long-métrage d'animation de Shukou Murase (2021)

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Gundam Hathaway's flash fait parti de ces films qui me trotte dans la tête après visionage, comme cela m'arrive quelques fois par an.
La majorité du temps, mon avis se fait rapidement après un premier visionage, je sais si j'ai aimé ou non, et si le film est de qualité ou non (les deux n'étant pas foncièrement corrélés selon moi). Mais la, c'est plus compliqué qu'il n'y paraît.


Première chose à aborder, si vous ne connaissez rien à gundam, voir même si vous n'êtes pas familier avec la time-line Universal Century, ça va être dur d'y comprendre quelque chose.
C'est une séquelle à de nombreuses séries et films, et si le film n'est pas particulièrement dans une logique de fan service comme pouvait l'être Gundam unicorn, une connaissance de l'univers est indispensable pour contextualiser les enjeux.


Mention spéciale immédiate: le character design est létale ! Il s'agit selon moi de la plus belle réactualisation du style de l'époque qu'il m'ait été donné de voir jusqu'ici.


Pour ce qui est du film en lui même, on retrouve les éléments classiques de gundam, traité selon un prisme légèrement différent.
Moins d'emphase sur les machines, plus d'emphase sur les personnages et ce qui les entoure .


Ce qui est selon moi le gros point fort de ce film.


Loin d'être des personnages fonction, et dépassant vite leurs stéréotypes, ceux ci sont pétrie d'une humanité ambigue et souvent intrigante.
Hattaway est un personnage intelligent et calme, voir froid, mais ne peut s'empêcher de former une connection avec gigi, alors qu'il sait immédiatement que cela va lui attirer des problèmes, comme il n'a pu s'empêcher de prendre un vol vip pour mieux admirer la decadence ded personnalités politique dont il avait déjà prévu l'assassinat.
Gigi est à la fois perspicace et auto centrée, manipulatrice et empathe.
Quand à Kenneth, c'est un officiel compétent et affable, qui va pourtant maltraiter un combattant ennemi capturé et s'en servir comme bouclier humain.
Ces personnages sont le cœur émotionnel du film et l'équipe du film semble l'avoir compris en laissant la caméra s'attarder sur eux, plutôt que de plonger dans l'action.


Mais voilà, ces protagonistes ne peuvent cacher le misérabilisme de l'ensemble, qui n'est pas exempt de belles idées de mise en scène et de quelques beaux plans mais souffre d'une animation 3d très mal maîtrisée. Les personnages semble évoluer dans un univers différent des décors... et pour cause c'est littéralement le cas dans beaucoup de scène ou des personnages en 3d évoluent devant des mat painting numériques et non pas dans de vrais environnements 3d. D'ailleurs beaucoup de plans utilisent des photos réelles retouchées pour avoir un aspect dessiné, c'est flagrant quand l'œil se balade ailleurs que sur le point de focalisation de la scène, avec un rendu à peu près aussi efficace qu'un fond vert pourrave de youtuber.


Le film manque de budget et ça se sent.
C'est d'autant plus vrai durant les scènes d'actions, si on omet la première scène de la navette, plutôt bien foutue. Les deux scènes de mécha manquent désespérément de vitalité, et si l'équipe en charge fait tout ce qu'elle peut pour camoufler en plaçant l'action de nuit à chaque fois, il en ressort des affrontement mou, incapables d'insuffler l'imagerie léchée des combats habituels de l'univers ou de mettre en valeur les machines. Celles ci sont d'ailleurs constamment dans l'ombre, à tel point que je suis incapable de dire à quoi ressemblent les deux gundam du film, dont les design sont pourtant souvent liés au succès de la franchise.
On sent pourtant une envie derrière et quelques jolis effets d'éclairage et un rapport d'échelle appuyé sur quelques plans à portée quasi mythologique relèvent l'ensemble à défaut de nous faire oublier les problèmes.


Le film souffre en outre du syndrome propre aux histoires racontées en plusieurs parties en laissant le spectateur sur une fin bâtarde qui le prive d'un climax émotionnel ainsi que d'un dénouement véritable.


Au final, il s'agit d'une œuvre malade qui n'en reste pas moins étonnante et très bien rythmée. Reste à savoir si elle trouvera son publique et si les suites garderont ce qui fait la sève de ce premier opus.

NervousBreakdown
6

Créée

le 2 juil. 2021

Critique lue 2K fois

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